Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Le centenaire de Thérèse Kleindienst (1916-2016)

LA LETTRE DU LUNDI DE MIEUX ABORDER L’AVENIR, n°220, lundi 31 octobre 2016

Mercredi 26 octobre 2016, François BLANCHET, maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, accompagné de Josette ALABERT, adjointe au maire, et de Nicole BOULINEAU, conseillère municipale déléguée, est venu à la Maison de Retraite de Givrand pour féliciter Thérèse KLEINDIENST qui fêtait sont 100e anniversaire. Cela a été l’occasion de rappeler le rôle moteur qu’elle a joué en Vendée en faveur d’une pédagogie intégrale de «l’esprit du patrimoine», qu’il s’agisse du patrimoine culturel ou du patrimoine naturel et du cadre de vie,  depuis les recherches en histoire locale, jusqu’à la défense concrète de l’environnement et du cadre de vie. C’est ainsi que son étude historique sur l’inventaire des côtes e Vendée conduit par les ingénieurs du Roi au XVIIe siécle trouvèrent son prolongement dans l’opposition au projet de «bétonisation» de dune de la Garenne du port de Croix-de-Vie et à sa re-végétalisation naturelle.

Thérèse KLEINDIENST 100e anniversaire, 26 octobre 2016 Photo publiée sur le site  http://saint-gilles-croix-de-vie.fr

SOMMAIRE
1. Les conférences des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (1988-1991)
2. Articles en ligne sur les conférences des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (1988-1991)
Document n°1. « Hommage pour les 100 ans de Thérèse Kleindienst »
Document n°2. « Hommage pour le centenaire de Thérèse Kleindienst »
Commentaire du 1er octobre 2017
Commentaire du 4 juillet 2018

1. LES CONFÉRENCES DES AMIS DE SAINT-GILLES-CROIX-DE-VIE (1988-1991)

Saint-Gilles-Croix-de-Vie a été le siège d’un important programme de conférences, de publications et de recherches durant les années 1988-1991. La « Société des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie » et le « Groupe de Recherches sur la Marais Breton vendéen » ont organisé un total de plus de trente conférences publiques qui se sont déroulées à Saint-Gilles, salle Hippolyte Chauvière, d’abord au rez-de-chaussée, puis ensuite salle de la Paix, au premier étage.

Les travaux initiés par Bernard LERAT, Thérèse KLEINDIENST et Bernard MÉRIGOT ont rassemblé des conférenciers prestigieux, auteurs de livres et d’articles. C’est ainsi qu’ont été accueillis Roger DUPUIS (sur les Guerres de Vendée), Yves DURAND (sur l’histoire des « pays » au XVIIIe et au XIXe siècles),  Jacques DUPÂQUIER (sur le bilan démographique des Guerres de Vendée), Loïc du ROSTU (sur l’histoire maritime), l’abbé BLAIZEAU (sur les protestants, sur la Bretagne celtique et chrétienne, sur les Chevaliers de Malte, sur le Père LEBRET et le mouvement Économie et humanisme…), l’abbé Louis BLANCHET (sur les polders de Noirmoutier), Bernard MÉRIGOT (sur les écrivains régionalistes, sur Jean YOLE, sur Ferdinand DUVIARD, sur Marc ELDER, sur la participation de la Vendée au Centre régional lors de l’Exposition de 1937), etc.

Les conférences de la Société des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et du Groupe de Recherche sur le Marais Breton vendéen Année 1989 Archives du Groupe de Recherche sur le Marais Breton vendéen / CAD

On lira les programmes des quatre années (1988, 1989, 1990, 1991) des trente conférences organisées par l’association Les Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie dans l’article http://www.savigny-avenir.fr/1992/03/15/vendee-histoire-ethnologie-anthropologie-conferences-publications-et-recherches-de-lassociation-des-amis-de-saint-gilles-croix-de-vie-et-du-groupe-de-recherche-sur-le-marais-breton-vende/

http://www.savigny-avenir.fr/wp-content/uploads/2014/07/LERAT-KLEINDIENST-Def.jpg

Bernard LERAT, président des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Thérèse KLEINDIENST, secrétaire générale des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie 22 juillet 1989 Salle Hippolyte Chauvière, Saint-Gilles-Croix-de-Vie ©   Photo Bernard Mérigot, Groupe de Recherche sur le Marais Breton vendéen /CAD.

2. LES CONFÉRENCES DE LA SOCIÉTÉ DES AMIS DE SAINT-GILLES-CROIX-DE-VIE (1988-1991)

Les travaux initiés, par Bernard LERAT, Thérèse KLEINDIENST et Bernard MÉRIGOT ont rassemblé des conférenciers prestigieux, auteurs de livres et d’articles. C’est ainsi qu’ont été accueillis Roger DUPUIS (sur les guerres de Vendée), Yves DURAND (sur l’histoire des « pays » au XVIIIe et au XIXe siècle),  Jacques DUPÂQUIER (sur le bilan démographique des Guerres de Vendée), Loïc du ROSTU (sur l’histoire maritime), l’abbé BLAIZEAU (sur les protestants, sur la Bretagne celtique et chrétienne, sur les Chevaliers de Malte, sur le Père LEBRET et Économie et humanisme…), l’abbé Louis BLANCHET (sur les polders de Noirmoutier), Bernard MÉRIGOT (sur les écrivains régionalistes Jean YOLE, sur Ferdinand DUVIARD, sur Marc ELDER, sur la participation de la Vendée au Centre régional lors de l’Exposition de 1937) …

On lira ci-dessous les programmes de ces quatre années :

•   1988
•   1989
•   1990
•   1991

ANNÉE 1988

Les conférences de la Société des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. 1988
Salle Hippolyte Chauvière, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, 21 heures. Entrée gratuite
  • Mercredi 29 juin 1988. Des chefs-d’œuvre de la reliure IXe-XVIe siècles. Velours, soi, orfèvrerie, émail, ivoires, cuirs et « fanfares », par Thérèse KLEINDIENST
  • Jeudi 7 juillet 1988. La Famille Jacobsen et les polders de Noirmoutier. De l’ancêtre corsaire aux « prises de terre », par l’Abbé BLANCHET
  • Vendredi 22 juillet 1988. Apremont, ses illustrations et ses charmes, par Jean-Denis TURPIN, maire d’Apremont
  • Jeudi 28 juillet 1988. Les évènements de 1815 en Pays de Monts et de Vie. Une descente à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Les demeures célèbres
  • Vendredi 5 août 1988. Assemblée générale de la société des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie
  • Mercredi 10 août 1988. Vendée et chouannerie. Similitude et divergences des insurrections de l’Ouest, par Roger DUPUY, vice-président de l’Université de Rennes II
  • Vendredi 19 août 1988. Les Protestants de Vendée. Des fidèles à la croisée des chemins, par l’Abbé BLAIZEAU
  • Jeudi 25 août 1988. Les mensonges de l’histoire maritime. Des mythes, des légendes, des mensonges et des vérités refusées, par Loïc du ROSTU
  • Mercredi 14 septembre 1988. Des chefs-d’œuvre de la reliure IXe-XVIe siècles. Vernis Bertin, maroquin du Roi, collages, cartonnages… au « phare », écorces et coquillages, par Thérèse KLEINDIENST

ANNÉE 1989

Les conférences de la Société des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. 1989
Salle Hippolyte Chauvière, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, 21 heures. Entrée gratuite
  • Jeudi 22 juin 1989. De Vercingétorix à la Révolution. Monnaies, médailles et insignes (avec 50 diapositives), par Thérèse KLEINDIENST
  • Jeudi 6 juillet 1989. De l’Arsenal de la marine à Rochefort, par Loïc du ROSTU
  • Samedi 15 juillet 1989. Au chevet du Livre. Préservation et reproduction des livres contemporains menacés d’auto-destruction, par Jean-Marie ARNOULT, directeur du Centre Joël Le Theule de la Bibliothèque nationale au château de Sablé-sur-Sarthe
  • Jeudi 20 juillet 1989. Visite de l’Arsenal, de la Corderie royale et de la maison de Pierre Loti, et du Musée municipal de Rochefort.
  • Jeudi 27 juillet 1989. Louis-Marie de Lescure, général vendéen, par Jean-Claude SOUYRI
  • Jeudi 3 août 1989. Saint-Gilles-Croix-de-Vie avant la Révolution vue par les ingénieurs du Roi, par Thérèse KLEINDIENST
  • Jeudi 10 août 1989. Jean Yole et ses émules. Des « écrivains régionalistes » ?, par Bernard MÉRIGOT
  • Jeudi 17 août 1989. Les marins à la découverte du Monde, par Loïc du ROSTU
  • Jeudi 22 août 1989. La Révolution ? Quelle Révolution, par Bernard LERAT

ANNéE 1990

Les conférences de la Société des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. 1990
Salle de la Paix, rue de la Paix, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, 21 Heures. Entrée gratuite
  • Jeudi 19 juillet 1990. La guillotine sèche ou la Terreur sous le Directoire. Pour les déportés en Guyane, la Terreur ne prend fin qu’avec le siècle. Par Bernard LERAT
  • Mercredi 25 juillet 1990. Images d’Angkor. Projection de diapositives sur les multiples temples d’Angkor. Par Marcelle BRIDIER
  • Jeudi 2 août 1990. Images médiévales de la Médecine. Le savoir et la pratique de la médecine du Ve siècle au XVe siècle par les miniatures en couleur des manuscrits de la Bibliothèque nationale. Par Thérèse KLEINDIENST
  • Jeudi 9 août 1990. Qu’est-ce qu’un « pays » dans l’Ouest de la France au XVIIIe siècle et au XIXe siècle ? Tempérament, langue, habitat, mobilier, costume. Par Yves DURAND, ancien recteur, professeur d’histoire à la Sorbonne
  • Jeudi 16 août 1990. Avec Ferdinand Duviard (1899-1965). Images de Croix-de-Vie dans les années 1930, par Bernard MÉRIGOT
  • Vendredi 24 août 1990. De la criée à l’informatique. Une mutation dans les ports de pêche. Avec deux projections sur les criées Port-en-Bessin et Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Par Jacqueline MATRAS-GUIN, chargée de recherche au Centre national de la recherche scientifique.
  • Jeudi 6 septembre 1990. La Bretagne celtique et chrétienne. La lumière vient de l’Ouest avec les missionnaires irlandais. Par l’Abbé BLAIZEAU

ANNÉE 1991

Les conférences de la Société des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. 1991
Salle Hippolyte Chauvière, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, 21 heures. Entrée gratuite
  • Vendredi 12 juillet 1991. Le bilan démographique de la Révolution et des Guerres de Vendée, par Jacques DUPÂQUIER, directeur d’Études à l’École des Hautes études en Sciences sociales
  • Vendredi 26 juillet 1991. Yves-Joseph de Kerguelen de Trémarec (1734-1797). Que couvrait son pavillon ?, par Loïc du ROSTU
  • Vendredi 2 août 1991. Le Pavillon de Poitou-Aunis-Angoumois-Saintonge au Centre régional de l’Exposition internationale des sciences et techniques à Paris en 1937, par Bernard MÉRIGOT, Président du Groupe de recherche sur le Marais Breton Vendéen
  • Vendredi 9 août 1991. Le Rayonnement des frères Jan et Joël Martel, sculpteurs vendéens, par Jean-Christophe MONCYS-MARTEL et Jean-Noël VIAUD, architecte
  • Vendredi 23 août 1991. Les Chrétiens en milieu arabe, par l’Abbé BLAIZEAU

 

2. ARTICLES EN LIGNE SUR LES CONFÉRENCES DES AMIS DE SAINT-GILLES-CROIX-DE VIE (1988-1991)

1988

Guerres de Vendée. « Vendée et chouannerie, similitudes et divergences des insurrections de l’Ouest ». Conférence de Roger Dupuy Posted on 12 août 1988 by Bernard MÉRIGOT Bernard MÉRIGOT, Roger DUPUIS, Bernard de SINGLY Salle Hippolyte Chauvière Saint-Gilles-Croix-de-Vie, 10 août 1988 Conférence « Vendée et chouannerie, similitude et divergences des insurrections de l’Ouest » © Groupe de Recherche sur le Marais Breton Vendéen / CAD Roger DUPUIS, Bernard … Continue reading → Posted in Culture Arts Découverte (CAD), Écrivains vendéens, Groupe de Recherche sur le Marais Breton Vendéen (GRMBV), Guerres de Vendée, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Société des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie

http://www.savigny-avenir.fr/1988/08/12/guerres-de-vendee-vendee-et-chouannerie-similitudes-et-divergences-des-insurrections-de-louest-conference-de-roger-dupuy/

1989

Jean Yole (1878-1956). Traditions et mutations de la Vendée rurale. Conférence de Bernard Mérigot Posted on 16 août 1989 by Bernard MÉRIGOT ENQUÊTE SUR LES ÉCRIVAINS RÉGIONALISTES DE LA VENDÉE (1900-1950) L’oeuvre de Jean YOLE (1878-1956) décrit un monde paysan, une économie rurale et un mode de vie à la campagne qui a commencé à disparaître au lendemain de 1945. Quel intérêt … Continue reading → Posted in Anthropologie de la Vendée, Culture Arts Découverte (CAD), Écrivains vendéens, Ethnologie de la Vendée, Groupe de Recherche sur le Marais Breton Vendéen (GRMBV), Histoire de la Vendée, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Société des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Vendée |

1990

Saint-Gilles-Croix-de-Vie. « Avec Ferdinand Duviard (1899-1965) : images de Croix-de-Vie dans les années 1930 ». Conférence de Bernard Mérigot Posted on 16 juillet 1990 by Bernard MÉRIGOT Quel rapport les écrivains entretiennent-ils avec les lieux où ils résident et qu’ils décrivent dans leurs oeuvres ? S’agit-ils de cadres fortuits et temporaires, et donc marginaux ? Ou bien de lieux génériques et permanents , et donc centraux qui … Continue reading → Posted in Culture Arts Découverte (CAD), Écrivains vendéens, Groupe de Recherche sur le Marais Breton Vendéen (GRMBV), Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Société des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Vendée

Saint-Gilles-Croix-de-Vie. « Qu’est-ce qu’un « pays » dans l’Ouest de la France au XVIIIe et au XIXe siècle ? ».  Conférence d’Yves Durand Posted on 21 août 1990 by Bernard MÉRIGOT  Pays de Vie, Pays de Riez, Pays de Monts, Pays des Olonnes… tout le monde parle aujourd’hui des pays. Ils sont les « images de marque » des collectivités locales et des acteurs économiques. S’agit-il d’inventions récentes ? Quels sont les fondements sur … Continue reading → Posted in Culture Arts Découverte (CAD), Écrivains vendéens, Groupe de Recherche sur le Marais Breton Vendéen (GRMBV), Histoire de la Vendée, Histoire locale, MERIGOT Bernard, Société des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Vendée

http://www.savigny-avenir.fr/1990/08/21/saint-gilles-croix-de-vie-quest-ce-quun-pays-dans-louest-de-la-france-au-xviiie-et-au-xixe-siecle-conference-dyves-durand/

1991

Le pavillon de Poitou-Aunis-Angoumois-Saintonge a l’Exposition internationale des sciences et techniques de Paris en 1937 Posted on 2 août 1991 by Bernard MÉRIGOT Exposition internationale des arts et des techniques, Paris 1937 Affiche Archives CAD / BM Exposition internationale de Paris (1937) Le Centre régional Vus depuis la Tour Eiffel   Les pavillons de la Bretagne et du Poitou Angoumois Aunis Saintonge Centre … Continue reading → Posted in Angoumois, Aunis, Exposition internationale des sciences et techniques de Paris en1937, MERIGOT Bernard, Poitou, Régionalisme, Ruralisme, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Saintonge, Société des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Vendée, YOLE Jean |

DOCUMENT N°1

HOMMAGE POUR LES 100 ANS DE THÉRÈSE KLEINDIENST

« Mercredi, jour de son 100e anniversaire, le maire François Blanchet a tenu à féliciter Thérèse KLEINDIENST. Accompagné de deux élues, Josette ALABERT, adjointe au maire, et de Nicole BOULINEAU, conseillère municipale déléguée, il lui a rendu visite à la maison de retraite de Givrand.
Née le 25 octobre 1916, Thérèse KLEINDIENST a fait ses études à l’école des Chartes. Elle est ensuite entrée à la Bibliothèque nationale à Paris, où elle a connu une brillante carrière, demeurant quarante deux ans au poste de secrétaire générale, puis de conservateur.
Reconnue pour ses travaux de recherche, elle a été décorée de l’insigne de chevalier de la légion d’honneur en 1961, puis élevée au rang d’officier de la légion d’honneur en 1973. Elle est une figure emblématique de la ville de Saint-Gilles-Croix-de-Vie dont elle fut un membre actif de la bibliothèque.
On retiendra également qu’elle est la fille du colonel Joseph KLEINDIENST qui fut maire de Saint-Gille-sur-Vie de 1956 à 1959 en remplacement d’Armand GARREAU. »
RÉFÉRENCE
« Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Hommage pour les 100 ans de Thérèse Kleindienst », Ouest-France (Édition Challans, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Saint-Jean-de-Monts, Noirmoutier), 27 octobre 2016.
Hommage pour les 100 ans de Thérèse Kleindienst
Ouest-France, 27 octobre 2016

DOCUMENT N°2

HOMMAGE POUR LE CENTENAIRE
DE MADEMOISELLE THÉRÈSE KLEINDIENST

François Blanchet, Maire de Saint Gilles Croix de Vie, accompagné de deux élues (Josette Alabert et Nicole Boulineau), a tenu à célébrer les cent ans de Thérèse Kleindienst en séjour à la Maison de Retraite de Givrand.
Après des études à l’École des Chartes, elle entame une brillante carrière au sein de la Bibliothèque Nationale de Paris où elle exerce le poste de Secrétaire Général, puis de Conservateur. Elle a voué sa vie à la maison de la rue de Richelieu avec une énergie sans faille.
Pendant 42 ans, elle s’est consacrée particulièrement à l’administration des bibliothèques, au rôle de la Bibliothèque Nationale et à la conservation des collections. Elle a contribué à la décentralisation et à l’informatisation dans une période de pleine mutation.
En rapport avec ses activités, elle a publié nombre d’articles sur la transformation profonde de la Bibliothèque Nationale de Paris, ce qui lui a valu d’être reconnue et de recevoir l’insigne de Chevalier de la Légion d’honneur en 1961, puis d’être élevée au rang d’Officier de la Légion d’honneur en 1973.
Mademoiselle Kleindienst est une figure emblématique de la ville de Saint Gilles Croix de Vie où elle fut membre active de la bibliothèque, tout en continuant son travail de recherches historiques.
Soulignons que le Colonel Joseph Kleindienst, son père, Officier supérieur en retraite, a été Maire de Saint Gilles sur Vie de 1956 à 1959. Il assura un court mandat en remplacement d’Armand Garreau.
RÉFÉRENCE
Hommage pour le centenaire de Mademoiselle Thérèse Kleindienst
http://www.saintgillescroixdevie.fr/Modules/Actualites/Hommage-pour-le-centenaire-de-Mademoiselle-Therese-Kleindienst
Le centenaire de Thérèse KLEINDIENST (1916-2016)
Site officiel de la mairie de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée)
http://saint-gilles-croix-de-vie.fr
29 octobre 2016

COMMENTAIRE du 1er octobre 2017
Annick BERNARD

« Le 31 octobre 2016, vous avez marqué le centenaire de Thérèse Kleindienst par une contribution qui a été bien appréciée de ses amis et, plus largement, des personnes qui l’ont connue à la Bibliothèque nationale. Vous y rappeliez utilement les conférences de haut niveau scientifique données à la Société des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie de 1988 à 1991. Plusieurs les ont  découvertes à cette occasion.

Le volume d’hommage offert à Thérèse Kleindienst en 1985 par les plus anciens conservateurs de la Bibliothèque nationale, à l’occasion de son départ à la retraite, était épuisé. La BnF l’a fait numériser en mode texte et le publie sur Gallica, où cet ouvrage du domaine public peut être consulté et téléchargé. »

Annick BERNARD, Conservateur général honoraire des bibliothèques

La référence de ce livre, et le lien pour le télécharger, sont les suivants :

  • [Mélanges. Kleindienst, Thérèse] Études sur la Bibliothèque nationale et témoignages [Texte imprimé] : réunis en hommage à Thérèse Kleindienst, secrétaire général honoraire de la Bibliothèque nationale / [publ. par Michel Nortier]. – Paris : Bibliothèque nationale, 1985. – 1 vol. (XXIII 347 p.-VI p. de pl.) ; 24 cm.
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9759830k

COMMENTAIRE du 4 juillet 2018

HOMMAGE A THÉRÈSE KLEINDIENST
(1916-2018)

La Bibliothèque nationale de France a le regret de signaler le décès de Thérèse Kleindienst, survenu le 3 juillet 2018, à l’âge de 101 ans.

Nommée conservateur en 1954, elle avait été nommée secrétaire générale (l’équivalent du poste de directrice générale d’aujourd’hui) de la Bibliothèque Nationale par arrêté du 10 septembre 1962, en remplacement de Marcel Rieunier, admis à faire valoir ses droits à la retraite. Elle le resta jusqu’en octobre 1984, date de sa retraite, après 43 années et demie au service de la BN.

À ce titre, Thérèse Kleindienst a travaillé avec les administrateurs généraux successifs, de Julien Cain à André Miquel, en passant par Georges Le Rider. C’est une période importante pour la BN : entrée de grands fonds (Valéry, Bernanos, Barrès,…), mouvements immobiliers (création du département des Arts du spectacle et de la Maison Jean Vilar, création du site Louvois, du Centre Joël Le Theule, du Centre de Provins, acquisition et rénovation du bâtiment Vivienne,…), premiers pas de l’automatisation, à la Bibliographie Nationale et pour les périodiques… Les plus anciens agents se souviennent de la silhouette hantant les couloirs de la Bibliothèque des premières heures du jour jusque tard dans la nuit, veillant infatigablement aux grandes décisions comme aux plus menus détails.

Thérèse Kleindienst était l’un des derniers témoins d’une certaine époque de la BN et de ses premiers pas dans l’ère des bibliothèques modernes. Celle que les agents surnommaient Mademoiselle TK, reçoit les insignes de Chevalier de la Légion d’honneur en 1961 avant d’être élevée au rang d’Officier de la Légion d’honneur en 1973. En 1985 elle bénéficia de mélanges dirigés par Michel Nortier, les Études sur la Bibliothèque nationale et témoignages : réunis en hommage à Thérèse Kleindienst, secrétaire général honoraire de la Bibliothèque nationale qui fournissent un certain nombre de contributions relatant son parcours au sein de la BN.

Élève de l’École des chartes, elle débute sa carrière au sein de la Bibliothèque Nationale en tant qu’attachée en janvier 1941. Nommée bibliothécaire moins d’un an plus tard, elle a exercé par la suite de nombreuses fonctions : affectée au service du catalogue, puis au secrétariat de 1942 à 1943, elle rejoint le service des Archives qui est aussi celui de la Réunion des Bibliothèques Nationales, à partir d’octobre 1943. Elle y met en place un cadre de classement encore fort utile pour les archivistes de la BnF.

Impliquée dans le fonctionnement de la profession de bibliothécaire au niveau national et international, elle a consacré une large partie de sa vie à l’administration des bibliothèques, au rôle de la Bibliothèque Nationale et à la conservation des collections. Elle a publié de nombreux articles sur la transformation de la Bibliothèque Nationale.

Historienne locale, historienne du livre

Pendant sa longue retraite elle a poursuivi ses activités au service des bibliothèques en tant que membre active de la bibliothèque de la ville de Saint Gilles Croix de Vie, tout en poursuivant des recherches en histoire locale en Vendée.

En effet, en tant que secrétaire générale de la « Société des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie » et membre du « Groupe de Recherches sur le Marais Breton vendéen », de 1988 à 1991 elle organisa Les conférences de la Société des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie qui se tenaient Salle Hippolyte Chauvière. Le 29 juin 1988, Thérèse Kleindienst inaugurait le cycle avec la conférence : Des chefs-d’œuvre de la reliure IXe-XVIe siècles. Velours, soi, orfèvrerie, émail, ivoires, cuirs et « fanfares », poursuivie le 14 septembre 1988 par : Des chefs-d’œuvre de la reliure IXe-XVIe siècles. Vernis Bertin, maroquin du Roi, collages, cartonnages… au « phare », écorces et coquillages. Le 2 juin 1999, illustrée de 50 diapositives, elle donnait la conférence : De Vercingétorix à la Révolution. Monnaies, médailles et insignes. Le 2 août 1990, elle intervenait autour des Images médiévales de la Médecine. Le savoir et la pratique de la médecine du Ve siècle au XVe siècle par les miniatures en couleur des manuscrits de la Bibliothèque nationale.

En 1991, Thérèse Kleindienst, toujours aussi investie dans la vie locale, devient présidente de l’Association Suroît (http://www.suroit85.fr) dont l’objet consiste à « Entreprendre des recherches pour la conservation et la valorisation des patrimoines locaux à caractère maritime » et qui œuvre surtout à l’exploitation du vieux gréement « Hope » que l’Association avait acquis et à la gestion de la maison du pêcheur.

Le 25 octobre 2016, à l’occasion de son 100e anniversaire, la commune de Saint-Gilles-Croix-de-Vie rendit hommage à  Thérèse Kleindienst, en séjour à la Maison de Retraite de Givrand1.

Ses obsèques auront lieu vendredi 6 juillet à 14h30 en l’Église Saint-Gilles de Saint-Gilles-sur-Vie 2 , suivis de l’inhumation au cimetière ancien de Saint-Gilles-Croix-de-Vie 3 .

Biographie

  • 1916, 25 octobre : Naissance à Clamart, de Joseph Jean-Baptiste Kleindienst, alors capitaine au 911 Régiment d’infanterie, et de Corinne Jeanne Marguerite Dutrey-Lassus. Les grands-parents paternels sont originaires d’Alsace (Haut-Rhin et Bas-Rhin) et ont opté pour la France après 1871. Les grands-parents maternels sont originaires de l’ouest de la France (de la Picardie à la Gascogne. — Un arrière-grand-père, né en Gascogne, avait émigré à Cuba).
  • 1933 Lycée Victor-Duruy. Lauréate du concours général (3e prix d’histoire). De même en 1934 (5e accessit d’histoire).
  • 1934 Préparation à l’Institut Catholique du concours d’entrée à l’Ecole des chartes. Parmi les enseignants, Albert Isnard, ancien conservateur adjoint des Cartes et Plans.
  • 1935, novembre : Entrée à l’Ecole des chartes.
  • 1936, novembre : Diplôme technique de bibliothécaire, après un stage à la Bibliothèque municipale de Nantes, avec M. Pierre Lelièvre, directeur, et une visite pour le livre ancien à la Bibliothèque municipale de Tours, avec M. Georges Collon, directeur.
  • 1939, 2 février : Soutenance de thèse, MM. Julien Cain et Dupont-Ferrier étant examinateurs. Thèse signalée au ministre de l’Education nationale. Nommée archiviste paléographe (3e rang).
  • 1939, juillet-août : A l’occasion du 150e anniversaire de la Révolution française, mission de classement d’archives à Beauvais (série Q), et mise à l’abri des documents précieux.
  • 1939, fin de l’année : Travaux pour Edouard Salin, spécialiste de l’époque mérovingienne.
  • 1940, février : Entre au service de documentation de la S.N.C.F.
  • 1940, du 18 février à juin : Travaille à la Bibliothèque nationale pour le Cercle de la Librairie (Bibliographie de la France-Livres pour 1939 et Tables de 1938).
  • 1940, octobre : Sur l’intervention de Charles Samaran, est employée au Service des prisonniers de guerre, dirigé par Jean Porcher.
  • 1941, 1er janvier : Attachée à la Bibliothèque nationale (grâce à M. Samaran). 1er novembre : Bibliothécaire (arrêté du 31 décembre 1941). Affectée jusqu’au îer novembre 1942 au Service du Catalogue (Bibliographie de la France-Livres, Thèses étrangères, Catalogue alphabétique de matières), jusqu’au 1er octobre 1943 au Secrétariat, puis aux Archives.
  • 1947 Voyage au Maroc, grâce à une bourse de l’Association des lauréats du Concours général.
  • 1948 Voyage en Italie, grâce à une bourse Pierron. (Prend contact avec l’Istituto centrale del Restauro et l’Istituto de patologia del libro).
  • 1949 Voyage en Grande-Bretagne.
  • 1948 Assure pour la première fois les cours d’administration pour le Diplôme technique de bibliothécaire.
  • 1952 puis 1955 : Missions en Belgique, à Bruxelles et à Liège.
  • 1953-1959 : Participe aux réunions conjointes du Comité de l’I.C.O.M. pour les laboratoires de musées et de la Commission de l’I.C.O.M. pour la restauration des peintures (Paris, 1953; Vienne, 1955; Amsterdam, 1957; Copenhague, 1959; Barcelone, 1961).
  • 1954, 17 avril : Nommée Conservateur.
  • 1955-1978 : Prend part aux Congrès de la Fédération internationale des associations de bibliothécaires (F.I.A.B.) de Bruxelles (21e session, 1955) 6, Paris (23e session, 1957), La Haye (32e session, 1966), Toronto (33e session, 1967) et Strbské Pleso (44e session, 1978).
  • 1958, 8-27 septembre : Colloque des Bibliothèques nationales d’Europe, à Vienne. Secrétaire adjointe du Groupe I.
  • 1960 Voyage d’étude en Russie avec M. Pierre Vaillant dans le cadre des échanges franco-russes.
  • 1961 Chevalier de la Légion d’honneur (décret du 28 décembre 1961).
  • 1963, 1er janvier : Nommée conservateur en chef et secrétaire général de la Bibliothèque nationale (arrêté du 10 septembre 1962).
  • 1973, 20 avril : Officier de la Légion d’honneur.
  • 1973, 3-6 septembre : Colloque sur la construction des Bibliothèques nationales, à Rome.
  • 1983, février : Participe à Milan à la réunion des bibliothécaires italiens préliminaire à la création du Centre italien de reproduction de la presse de Vigevano.
  • 1984, 25 octobre : Retraite au terme de 43 années et demie de présence à la Bibliothèque nationale.
  1. Hommage pour le centenaire de Mademoiselle Thérèse Kleindienst, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, url : <http://www.saintgillescroixdevie.fr/Modules/Actualites/Hommage-pour-le-centenaire-de-Mademoiselle-Therese-Kleindienst> et « Hommage pour les 100 ans de Thérèse Kleindienst », Ouest-France, 27 octobre 2016. Disponible en ligne, url  : <http://www.savigny-avenir.fr/wp-content/uploads/2016/10/KLEINDIEST-100-ANS-OF-27-10-2016.jpg>. []
  2. Église Saint-Gilles de Saint-Gilles-sur-Vie : Place du Vieux Port, 85800 Saint-Gilles-Croix-de-Vie []
  3. Cimetière ancien de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Rue Jean Ingoult 85800 Saint-Gilles-Croix-de-Vie []

RÉFÉRENCE DE L’ARTICLE
JACQUOT Olivier, « Hommage à Thérèse Kleindienst (1916-2018) », Carnet de la recherche à la Bibliothèque nationale de France, 4 juillet 2018. https://bnf.hypotheses.org/3284

ARTICLES DE THÉRÈSE KLEINDIENST SUR LA VENDÉE

  • KLEINDIENST Thérèse, Une demeure bourgeoise à Saint-Gilles à la veille de 1789, Vendée du Nord Ouest hier et aujourd’hui, Publication de la Société d’histoire et d’étude du Pays Challandais,  juin 2000, p. 80-90.

NOTE
Le colonel Joseph KLEINDIENST (1889-1970) a exercé plusieurs mandats locaux dans la commune de Saint-Gilles : conseiller municipal, 1er adjoint, puis maire (de janvier 1956 à mars 1959).

Joseph KLEINDIENST 1889-1970 Maire de Saint-Gilles Extrait de Le Pays nantais et la Vendée (Jean Yole, Dr. Doussain, André Binet,et al), 1951, p. 97 Archives départementales de la Vendée BIB 3875


LÉGENDES DES ILLUSTRATIONS

  • Thérèse KLEINDIENST. 100e anniversaire, 26 octobre 2016. Photo publiée sur le site  http://saint-gilles-croix-de-vie.fr
  • Les conférences de la Société des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et du Groupe de Recherche sur le Marais Breton vendéen. Année 1989. Tract d’annonce des conférences, format A4. Archives du Groupe de Recherche sur le Marais Breton vendéen / CAD
  • Bernard LERAT, président des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Thérèse KLEINDIENST, secrétaire générale des Amis de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, 22 juillet 1989, Salle Hippolyte Chauvière, Saint-Gilles-Croix-de-Vie ©   Photo Bernard Mérigot, Groupe de Recherche sur le Marais Breton vendéen /CAD / 1989
  • Le Centre Hyppolyte Chauvière, Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée). ©  Photo Bernard Mérigot / CAD / GRMBV / BM 2016.
  • Hommage pour les 100 ans de Thérèse Kleindienst, Ouest-France, 27 octobre 2016.
  • Le centenaire de Thérèse KLEINDIENST (1916-2016). Site officiel de la mairie de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée) http://saint-gilles-croix-de-vie.fr, 29 octobre 2016
  • Joseph KLEINDIENST, 1889-1970, Maire de Saint-Gilles. Extrait du livre Le Pays nantais et la Vendée (Jean Yole, Dr Doussain, André Binet et al), 1951, p. 97. Archives départementales de la Vendée BIB 3875.

Territoires et Démocratie numérique locale (TDNL) est un media numérique mis en ligne sur le site http://savigny-avenir.info.
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Les conditions d’utilisation et de reproduction des livres, des œuvres musicales éditées, des publications périodiques et des œuvres des arts visuels sur le site http://savigny-avenir.info

Le site de Territoires et démocratie numérique local (TDNL) est un site collaboratif de recherche qui publie des documents sur le site http://savigny-avenir.info. Ceux-ci constituent des « travaux pédagogiques ou de recherche (TPR) » (1) dont les utilisateurs sont des « apprenants » (2).

  • Ces articles et documents sont consultables gratuitement dans leur intégralité. Ils comprennent les références précises des sources utilisées, établies selon les règles bibliographiques de la recherche universitaire. Il s’agit dans ce sens d’  « oeuvres conçues à des fins pédagogiques (OCFP) » (3)
  • Le site constitue un « Espace numérique de travail (ENT) » ainsi que le défini le ministère de l’Éducation nationale. Il bénéficie et applique les dispositions en vigueur concernant les conditions d’utilisation et de reproduction des livres, des œuvres musicales éditées, des publications périodiques et des œuvres des arts visuels, notamment celles qui sont contenues dans le « Protocole de 2016 » publié par le Bulletin officiel de l’Éducation nationale (BOEN) du 26 septembre 2016.

Bernard MÉRIGOT
Rédacteur en chef de Territoires et Démocratie Numérique Locale (TDNL)

1. Travail pédagogique ou de recherche (TPR). « Document dans lequel sont incorporés des extraits d’oeuvres ou des oeuvres (…) : cours, exercices corrigés, exposés, fiches, mémoires, thèses… ».
2. Apprenant. « Élève, étudiant, apprentis, stagiaire. Toute personne qui suit un enseignement, une formation, et qui étudie ».
3. Oeuvres conçues à des fins pédagogiques (OCFP). « Productions, quel que soit leur support (papier ou numérique) et leurs fonctionnalités associées, principalement créées pour l’enseignement et destinées à un public d’élèves, d’étudiants, de stagiaires, d’enseignants, et faisant référence à un niveau d’enseignement, à un diplôme, à un concours, à une formation ».
4. Espace numérique de travail (ENT). « Ensemble intégré de services numériques choisis et mis à disposition des acteurs d’une communauté éducative, d’une ou plusieurs écoles ou d’un ou plusieurs établissements scolaires dans un cadre de confiance (…). Il constitue un point d’entrée unifié permettant à l’utilisateur d’accéder (…) à ses services et contenus numériques. Il offre un lieu d’échange et de collaboration entre ses usagers, et avec d’autres communautés ».
« Qu’est-ce qu’un espace numérique de travail ? », Eduscol/Informer et accompagner les professionnels de l’éducation, 9 décembre 2016. http://eduscol.education.fr/cid55726/qu-est-ent.html

Bulletin officiel de l’Éducation nationale (BOEN), logo.

Protocole d’accord sur l’utilisation et la reproduction des livres, des œuvres musicales éditées, des publications périodiques et des œuvres des arts visuels à des fins d’illustration des activités d’enseignement et de recherche

NOR : MENE1600684X

Note introductive

Le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche (MENESR) et la conférence des présidents d’université (CPU) ont conclu, le 22 juillet 2016, un nouveau protocole d’accord avec les sociétés d’auteurs représentant les titulaires de droits pour l’utilisation et la reproduction des livres, des œuvres musicales éditées, des publications périodiques et des œuvres des arts visuels à des fins d’illustration des activités d’enseignement et de recherche.

Cet accord couvre la période 2016-2019 et reprend les dispositions de l’accord du 6 novembre 2014 en en simplifiant la mise en œuvre par les utilisateurs. Ces derniers n’ont plus à se référer systématiquement à une liste des œuvres figurant sur le site du Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC). Désormais, ils peuvent utiliser directement n’importe quelle œuvre correspondant à l’objet du présent protocole : tous types de textes et d’images, qu’il s’agisse d’œuvres françaises ou étrangères, publiées sur support imprimé ou numérique. Toutefois, dans le cas  des œuvres conçues à des fins pédagogiques (OCFP) éditées sur support numérique, la consultation du site du CFC reste nécessaire (http://www.cfcopies.com/copie-pedagogique).

Plus précisément, l’accord définit les conditions de mise en œuvre de l’exception pédagogique et autorise certains usages n’entrant pas dans le champ de cette exception. Il couvre ainsi les usages collectifs d’œuvres protégées à des fins exclusives d’illustration, sous d’autres formes que la photocopie :

– dans le cadre des activités d’enseignement et de recherche, de formation des enseignants et des chercheurs ;

– dans le cadre de l’élaboration et de la diffusion de sujets d’examens ou de concours organisés dans la prolongation de ces activités.

Il s’agit notamment des représentations en classe ou lors de conférences et de la mise en ligne sur les sites intranet et espaces numériques de travail (ENT) des établissements d’enseignement scolaire, d’enseignement supérieur ou de recherche.

Les utilisations numériques – quel que soit le procédé technique employé – sont autorisées par cet accord à condition que la diffusion au format numérique des œuvres soit limitée au public directement concerné par l’acte d’enseignement, de formation ou par l’activité de recherche. Les documents diffusés peuvent être stockés par les utilisateurs autorisés (enseignants, chercheurs, élèves, étudiants…) sur un support informatique quel qu’il soit.

Dans le cas de la mise en ligne sur un site intranet ou un ENT, seuls des extraits d’œuvres peuvent être diffusés, sauf dans le cas des œuvres courtes (tels que les poèmes) et des œuvres des arts visuels qui peuvent être utilisées en intégralité.

La notion d’extrait repose sur deux conditions cumulatives de « partie ou fragment d’une œuvre d’ampleur raisonnable et non substituable à la création dans son ensemble ».

Pour les œuvres ne relevant pas de l’exception pédagogique, telles que les œuvres conçues à des fins pédagogiques (OCFP) et les œuvres musicales éditées, l’extrait ne peut excéder 10 % de la pagination de la publication.

Pour l’ensemble des usages précités, chaque œuvre doit être accompagnée de la mention de ses références bibliographiques.

Il est à noter que dans le cadre de la formation continue des enseignants, personnels d’éducation, enseignants-chercheurs et chercheurs, l’accord ne permet pas l’utilisation des œuvres exclues de l’exception pédagogique, que sont les manuels scolaires, les partitions de musique et les œuvres des arts visuels.

Pour l’interprétation vivante d’œuvres musicales, l’utilisation d’enregistrements sonores d’œuvres musicales et l’utilisation de vidéomusiques, ainsi que pour l’utilisation des œuvres cinématographiques et audiovisuelles à des fins d’illustration des activités d’enseignement et de recherche, il convient de se reporter aux accords du 4 décembre 2009 conclus respectivement avec la société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) et avec la société des producteurs de cinéma et de télévision (Procirep).

Les photocopies d’œuvres protégées réalisées en vue d’usages collectifs relèvent quant à elles d’autres accords relatifs à la reproduction par reprographie. Pour les écoles publiques et privées sous contrat, il s’agit  du contrat du 2 juin 2014 conclu pour la période 2014-2016 (cf circulaire n° 2014-094 du 18 juillet 2014 parue au BOEN n° 31 du 28 août 2014) et, pour les établissements d’enseignement secondaire publics et privés sous contrat, du protocole d’accord du 17 mars 2004 (cf circulaire n° 2004-055 du 25 mars 2004 parue au BOEN n° 15 du 8 avril 2004). Pour les établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPCSCP), il s’agit du protocole d’accord du 30 juin 2005 conclu pour la période 2005-2010 et renouvelé par avenant.

Pour la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, et par délégation,
La directrice générale de l’enseignement scolaire,
Florence Robine

PROTOCOLE D’ACCORD SUR L’UTILISATION
DES LIVRES, DES ŒUVRES MUSICALES ÉDITÉES, DES PUBLICATIONS PERIODIQUES ET DES ŒUVRES DES ARTS VISUELS
A DES FINS D’ILLUSTRATION DES ACTIVITÉS D’ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE

Entre
Le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche,
représentant l’ensemble de ses services et de ses établissements sous tutelle,
ci-après dénommé « le ministère »,
La conférence des présidents d’université,
dont le siège est 103, boulevard Saint-Michel – 75005 Paris,
représentée par son président, Jean-Loup Salzmann,
ci-après dénommée « CPU »,
d’une part,

et

Le Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC),

société civile à capital variable immatriculée au registre du commerce et des sociétés de Paris sous le n° RCS Paris D 330 285 875,
dont le siège est 20, rue des Grands-Augustins – 75006 Paris,
représenté par son gérant, Denis Noel,
ci-après dénommé « CFC »,

La société des Arts visuels associés (Ava),
société civile à capital variable immatriculée au registre du commerce et des sociétés de Paris sous le n° D 444 592 232,
dont le siège est 11, rue Berryer – 75008 Paris,
représentée par sa présidente gérante, Marie-Anne Ferry-Fall,
ci-après dénommée « Ava »,
La Société des éditeurs et auteurs de musique (SEAM),
société civile à capital variable immatriculée au registre du commerce et des sociétés de Paris sous le n° D 377 662 481,
dont le siège est 43, rue du Rendez-Vous – 75012 Paris,
représentée par son président gérant, Pierre Lemoine,
ci-après dénommée « SEAM »,
d’autre part,

PRÉAMBULE

1 – Le code de la propriété intellectuelle définit les conditions de protection des œuvres de l’esprit au bénéfice de leurs auteurs, ayants droit ou ayants cause et prévoit à cet effet les modalités de mise en œuvre du droit de reproduction et du droit de représentation qui leur appartiennent. Il prévoit également les limites et exceptions de la protection conférée, notamment pour prendre en compte les intérêts légitimes des utilisateurs.

2 – Le Centre français d’exploitation du droit de  copie (CFC) est la société de perception et de répartition de droits de propriété littéraire agréée, conformément aux articles L. 122-10 à L. 122-12 du code de la propriété intellectuelle, en matière de droit de reproduction par reprographie pour la presse et le livre.
Par ailleurs, des éditeurs de livres et de publications de presse, français et étrangers, ont confié au CFC la gestion des droits attachés à leurs publications pour l’utilisation de celles-ci par des tiers, hors reprographie, à des fins d’enseignement et/ou de recherche.
En outre, les sociétés de perception et de répartition de droits que sont la SEAM (pour les œuvres musicales éditées), l’Ava (pour les œuvres des arts visuels) et la SACD (pour les œuvres théâtrales de caractère dramatique) ont confié au CFC un mandat d’autorisation et de perception, pour la mise en œuvre du présent protocole d’accord.
À cet effet, le CFC délivre, par contrat, aux utilisateurs, les autorisations de reproduction et de représentation dont ils ont besoin, en application de l’article L. 122-4 du code de la propriété intellectuelle.
De même, l’Ava agissant sur mandat exprès de l’ADAGP, la SACD, la SAIF et la SCAM, elles-mêmes sociétés de perception et de répartition de droits, au titre du répertoire d’œuvres des arts visuels de ces sociétés, est habilitée à délivrer aux utilisateurs les autorisations de reproduction et de représentation dont ils ont besoin, en application de l’article L. 122-4 du code de la propriété intellectuelle, pour utiliser les œuvres des arts visuels à des fins d’enseignement et de recherche.

3 – Le CFC se propose, en son nom et au nom de la SEAM et de la SACD, de percevoir, au nom des éditeurs qu’il représente, la rémunération prévue par le présent protocole.

4 – Le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche s’engage dans le présent protocole au nom de l’ensemble de ses services et des écoles et établissements placés sous sa tutelle.

5 – Les présidents et directeurs des universités et des établissements d’enseignement supérieur et de recherche sont également représentés, quand ils en sont membres, par la conférence des présidents d’université (CPU), organisme d’échange, d’étude et de débat, également signataire du présent protocole.
Il est rappelé que la CPU dispose notamment d’un pouvoir de recommandation à l’égard des membres de cette conférence.

6 – Dans le cadre de leurs activités d’enseignement et de recherche, les écoles et établissements d’enseignement ou de recherche ainsi que les services du ministère sont conduits à utiliser des œuvres protégées, telles que des pages de livres, des articles de presse, des images ou des extraits de partitions de musique, sous d’autres formes que la reprographie. Il s’agit en particulier de la reproduction et de la rediffusion numérique de documents pédagogiques pour les élèves et étudiants, de la réalisation de sujets d’examens et de concours ou encore de représentations en présence.

7 – Le ministère, la CPU, le CFC, l’Ava et la SEAM conviennent de l’intérêt pédagogique que revêt une utilisation raisonnée des œuvres protégées à des fins d’enseignement et de recherche, conforme aux finalités qui ont justifié l’introduction dans le code de la propriété intellectuelle de « l’exception pédagogique » et, dans le même temps, réaffirment leur attachement au respect des droits de propriété littéraire et artistique.
Le ministère et la CPU partagent le souci des ayants droit de mener des actions coordonnées pour sensibiliser les enseignants, les enseignants-chercheurs, les chercheurs, les élèves et les étudiants sur l’importance de ces droits et sur les risques que la contrefaçon fait courir à la vitalité et la diversité de la création littéraire et artistique.
Le CFC, l’Ava et la SEAM partagent le souci du ministère et de la CPU de permettre une utilisation des œuvres conforme aux finalités d’enseignement et de recherche.

8 – « L’exception pédagogique », prévue au e) du 3° de l’article L. 122-5 du code de la propriété intellectuelle, définit un cadre favorable à certaines utilisations d’œuvres protégées à des fins d’illustration dans le cadre de l’enseignement et de la recherche, sous des formes autres que la photocopie.
À l’exclusion des œuvres conçues à des fins pédagogiques (OCFP), des œuvres des arts visuels et des partitions de musique, les œuvres protégées de l’écrit, quel que soit leur support d’édition (papier ou numérique), peuvent être utilisées sous forme d’extraits dans des conditions prévues par la loi et précisées dans le présent accord.

9 – En conséquence, les parties constatent que les pratiques d’utilisation des œuvres de l’esprit à des fins d’enseignement et/ou de recherche peuvent relever soit de l’exception pédagogique, soit du droit exclusif des auteurs lorsque l’utilisation effectuée n’entre pas dans le périmètre de l’exception pédagogique.
En raison de la nécessité pour les écoles et les établissements de compenser par une rémunération forfaitaire négociée l’utilisation des œuvres relevant de l’exception pédagogique ou de détenir les autorisations nécessaires à l’utilisation des œuvres qui ne sont pas couvertes par l’exception pédagogique, les parties ont souhaité établir le dispositif contractuel défini par le présent protocole d’accord qui précise les conditions de mise en œuvre de l’exception pédagogique prévue par le code de la propriété intellectuelle et qui autorise certains usages n’entrant pas dans le champ de cette exception.

10 – Le ministère, la CPU, le CFC, l’Ava et la SEAM estiment essentiel que le reversement aux auteurs et aux éditeurs de la rémunération perçue dans le cadre du présent protocole s’effectue en tenant compte des pratiques des établissements. Pour ce faire, le CFC doit disposer, de la part des établissements, d’informations sur les œuvres effectivement utilisées.

11 – Les parties constatent qu’il est nécessaire d’approfondir la connaissance des pratiques liées aux outils numériques en matière d’utilisation d’œuvres protégées. Le présent accord prévoit donc la réalisation d’études destinées à identifier et évaluer ces pratiques, selon une méthodologie qui sera définie conjointement par les parties.

12 – Faisant le constat d’une évolution rapide des technologies de l’information et de la communication – tant au niveau des pratiques dans l’enseignement et la recherche qu’au niveau de l’offre éditoriale de contenus numériques – les parties se sont accordées pour élaborer ensemble un dispositif contractuel d’une durée limitée à un an, renouvelable par tacite reconduction pour une durée équivalente. La durée globale du protocole ne peut excéder 48 mois.
Ainsi, le présent protocole succède, pour l’année 2016 , à l’accord du 6 novembre 2014 qui s’inscrit lui-même dans le prolongement des accords signés en mars 2006 entre le ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche et les titulaires des droits d’auteur, en présence du ministre de la culture et de la communication, sur l’utilisation à des fins d’enseignement et/ou de recherche des œuvres protégées relevant du livre et des œuvres musicales éditées, de la presse et des arts visuels.

Article 1 – Objet
Le présent protocole d’accord a pour objet de définir les relations entre, d’une part, le ministère et la CPU et, d’autre part, le CFC, l’Ava et la SEAM ainsi que de prévoir l’utilisation d’œuvres protégées, dans le respect des dispositions du code de la propriété intellectuelle, par les établissements tels que définis à l’article 2 et par les services du ministère, à des fins d’illustration dans le cadre des activités d’enseignement et/ou de recherche, de formation des enseignants et des chercheurs et d’organisation d’examens et concours, sous d’autres formes que la reproduction par reprographie.
Il précise d’une part, les conditions de mise en œuvre de l’exception pédagogique prévue au e) du 3° de l’article L. 122-5 du code de la propriété intellectuelle et, d’autre part, autorise certains usages qui n’entrent pas dans le champ de cette exception.

Article 2 – Définitions

Les parties conviennent des définitions suivantes :

  • « apprenant » s’entend des élèves, étudiants, apprentis et de toute personne qui suit un enseignement, y compris les enseignants et les chercheurs ;
  • « chercheur » s’entend des étudiants et personnels qui réalisent des travaux de recherche dans le cadre des missions du service public de la recherche des établissements placés sous la tutelle du ministère ;
  • « établissement » s’entend des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et lycées, publics et privés sous contrat, du centre national d’enseignement à distance, des centres de formation d’apprentis gérés par un établissement scolaire ou un établissement d’enseignement supérieur, des établissements publics d’enseignement supérieur et des établissements publics scientifiques et technologiques placés sous la tutelle du ministère, des fondations de coopération scientifique et des communautés d’universités et d’établissements ;
  • « formation des enseignants et des chercheurs » s’entend de la formation initiale et continue des enseignants, enseignants-chercheurs, personnels d’éducation et chercheurs, dès lors que ceux-ci sont dûment inscrits dans un parcours de formation, en présence et/ou à distance, organisé par le ministère ou les établissements publics placés sous sa tutelle ;
  • « intranet » s’entend d’un réseau informatique d’un établissement dont l’accès est protégé par des procédures d’identification (code d’accès et mot de passe) qui en limitent l’usage aux seuls utilisateurs autorisés et qui peut être accessible à partir de postes informatiques distants, via des réseaux de télécommunication externes, tels que notamment les ENT (espace numérique de travail) ;
  • « œuvres » s’entend des publications périodiques, des œuvres éditées sous forme de livre, des œuvres musicales  éditées (partitions musicales, paroles de chansons, méthodes…), ainsi que des œuvres des arts visuels (arts graphiques, plastiques, photographiques, architecturaux etc.), quel que soit leur support (papier ou numérique), relevant des répertoires du CFC, de la SEAM et de l’Ava ;
  • « œuvres conçues à des fins pédagogiques » (OCFP) s’entend des œuvres, quel que soit leur support (papier ou numérique) et leurs fonctionnalités associées, principalement créées pour l’enseignement et destinées à un public d’élèves, d’étudiants ou d’enseignants, et faisant référence à un niveau d’enseignement, à un diplôme ou à un concours ;
  • « personnel pédagogique » s’entend de l’ensemble des personnels, notamment les enseignants, les formateurs et les intervenants, chargés à titre régulier ou non d’une activité d’enseignement ;
  • « répertoire » s’entend de l’ensemble des œuvres que les sociétés de perception et de répartition de droits signataires du présent protocole ont vocation à représenter ;
  • « travail pédagogique ou de recherche » s’entend du document dans lequel sont incorporés des extraits d’œuvres ou des œuvres des arts visuels visées par le protocole ; sont notamment concernés les supports ou dossiers de cours, exercices, corrigés, exposés, fiches TD, mémoires et thèses ;
  • « utilisateur autorisé » s’entend des personnels pédagogiques, des apprenants, des chercheurs et de toute personne contribuant à une activité d’enseignement, de formation ou de recherche au sein des établissements ;
  • « utilisation numérique » s’entend du recours à tout moyen ou procédé technique permettant la reproduction sur support numérique d’une œuvre, quel que soit son support d’origine (papier ou numérique), sa représentation et sa diffusion dans un format numérique ainsi que son stockage sur un support informatique quel qu’il soit ;
  • « utilisation en présence », s’entend d’une utilisation dans l’enceinte d’un établissement et à un moment donné par un groupe d’apprenants donné ;
  • « utilisation à des fins d’illustration dans le cadre de l’enseignement et de la recherche » s’entend de l’utilisation d’un extrait d’œuvre ou d’une œuvre destinée à éclairer ou étayer une discussion, un développement, une argumentation dans le cadre des cours des enseignants, des travaux des élèves et étudiants ou des travaux de recherche et dans le cadre des sessions de formation des enseignants et des chercheurs.

Article 3 – Usages prévus

Le présent protocole prévoit l’utilisation, en particulier numérique, d’extraits de livres, de publications périodiques, d’œuvres musicales éditées, ainsi que l’utilisation dans leur forme intégrale d’œuvres des arts visuels, par les utilisateurs autorisés des établissements définis à l’article 2 et par les services du ministère, à des fins d’illustration des activités d’enseignement et de recherche, notamment dans le cadre de la diffusion numérique de documents pédagogiques pour les apprenants, de représentations en présence, de la réalisation de sujets d’examens ou de concours et d’utilisations pour des actes d’enseignement, de formation des enseignants et des chercheurs ou des activités de recherche.
Les utilisations prévues par le présent protocole sont définies aux articles 3.1 à 3.4 dans le respect des conditions fixées à l’article 4.
Il est précisé que, pour le Cned, l’utilisation d’extraits d’œuvres musicales éditées est exclue du champ du présent protocole, en raison d’une convention signée directement entre le Cned et la SEAM.

3.1 – Utilisations générales

3.1.1. Sont prévues par le présent protocole, la reproduction et la représentation d’extraits d’œuvres et, dans leur forme intégrale, d’œuvres des arts visuels (arts graphiques, plastiques, photographiques, architecturaux etc…) qu’il mentionne, par tout moyen ou procédé, par les utilisateurs autorisés à des fins d’illustration dans le cadre de l’enseignement et de la recherche, notamment pour l’élaboration de documents (telles que la préparation des supports de cours par les enseignants ou la réalisation de travaux par les apprenants) :
– pour une utilisation en présence ;
– pour une diffusion via un intranet, tel qu’un ENT (espace numérique de travail),  destinée majoritairement aux utilisateurs autorisés directement concernés par l’acte d’enseignement, de formation ou l’activité de recherche nécessitant cette représentation ou cette reproduction ;
– pour une diffusion numérique, dès lors qu’elle est destinée à un public composé majoritairement d’utilisateurs autorisés directement concernés par l’acte d’enseignement, de formation ou l’activité de recherche nécessitant cette reproduction ou cette représentation et qu’elle ne fait l’objet d’aucune rediffusion à un tiers au public ainsi constitué ; il s’agit notamment d’une diffusion au moyen d’une messagerie électronique, d’un support amovible (notamment clé USB, CD-Rom… ou autre), ou dans le cadre d’une visioconférence…
Toutefois, les œuvres conçues à des fins pédagogiques, les partitions de musique et les œuvres des arts visuels sont exclues des utilisations visées au présent article pour la formation continue des enseignants et des chercheurs.

3.1.2. Utilisation dans les sujets d’examens et concours
Sont prévues par le présent protocole la reproduction et la représentation d’extraits d’œuvres et, dans leur forme intégrale, d’œuvres des arts visuels qu’il mentionne, par tout moyen ou procédé, pour l’élaboration et la diffusion de sujets d’examens et de concours organisés dans la prolongation des enseignements.

Le présent article ne s’applique pas aux partitions musicales.

3.1.3. Utilisation lors de colloques, conférences ou séminaires
Sont prévues par le présent protocole, la reproduction et la représentation d’extraits d’œuvres et, dans leur forme intégrale, d’œuvres des arts visuels qu’il mentionne, par tout moyen ou procédé, lors de colloques, conférences ou séminaires à la condition que le public soit majoritairement composé d’utilisateurs autorisés.

3.2 – Utilisations particulières

3.2.1. Utilisation d’œuvres en intégralité strictement limitée
Sans préjudice des dispositions du e) du 3° de l’article L. 122-5 du code de la propriété intellectuelle, qui prévoient exclusivement l’utilisation d’extraits d’œuvres, le présent protocole permet la reproduction et la représentation d’œuvres qu’il mentionne dans leur intégralité, par tout moyen ou procédé, à des fins d’illustration de l’enseignement et de la recherche :
– dans  le cas de courtes œuvres (telles que des poèmes) et d’œuvres des arts visuels, pour les usages prévus au présent protocole ;
– dans le cadre d’une représentation en présence, afin de permettre l’étude de l’œuvre, à l’exclusion des œuvres conçues à des fins pédagogiques et des partitions de musique.

Les utilisations prévues par le présent article ne peuvent porter atteinte à l’exploitation normale de l’œuvre ni causer un préjudice injustifié aux intérêts légitimes de l’auteur.

3.2.2. Diffusion sur Internet
Sans préjudice des dispositions du e) du 3° de l’article L. 122-5 du code de la propriété intellectuelle, le présent protocole autorise les utilisations définies au présent article.

3.2.2.1. Sujets d’examens et de concours
Les sujets d’examens permettant l’obtention d’un diplôme, titre ou grade délivré dans le cadre du service public de l’enseignement, les sujets de concours de la fonction publique organisés par le ministère, ainsi que les sujets du concours général des lycées et du concours général des métiers, comportant des extraits d’œuvres ou, dans leur forme intégrale, des œuvres des arts visuels  mentionnées dans le présent protocole, peuvent être mis en ligne sur les sites Internet du ministère (tels que Éduscol, notamment).

Dans le cas des sujets dits « sujets zéro », qui doivent être réalisés en nombre raisonnable, la durée de diffusion sur Internet ne doit pas excéder 18 mois après la date de mise en place de la réforme des modalités d’évaluation ou du nouveau programme concernés par ces sujets d’examens et de concours.

Le présent article ne s’applique pas aux partitions musicales.

3.2.2.2. Thèses
Est permise par le présent protocole la mise en ligne de thèses comportant des extraits d’œuvres ou, dans leur forme intégrale des œuvres des arts visuels qu’il mentionne, à l’exception des œuvres musicales éditées, en l’absence de toute utilisation commerciale, à la double condition que les œuvres ou extraits d’œuvres ne puissent pas être extraits, en tant que tels, du document et que l’auteur de la thèse n’ait pas conclu, avant la mise en ligne, un contrat d’édition.

3.2.2.3. Enregistrement de colloques, conférences
Est permise par le présent protocole la mise en ligne des représentations et reproductions d’extraits d’œuvres ou, dans leur forme intégrale, des œuvres des arts visuels qu’il mentionne, figurant dans l’enregistrement audiovisuel de colloques, conférences et séminaires tels que décrits à l’article  3.1.3.

3.3 – Stockage
Est permis par le présent protocole le stockage, par tout moyen ou procédé, des représentations et des reproductions d’extraits d’œuvres et, dans leur forme intégrale, des œuvres des arts visuels qu’il mentionne, réalisées en application du présent accord par les utilisateurs autorisés.

3.4 – Reproduction par reprographie
Le présent protocole n’autorise pas la distribution aux utilisateurs autorisés de reproductions sur papier d’œuvres, celles-ci étant autorisées par des accords sur la reproduction par reprographie.

Article 4 – Conditions d’utilisation

Les usages mentionnés à l’article 3 du présent protocole doivent respecter les conditions fixées par le présent article, étant précisé que celles-ci ne peuvent avoir pour effet de restreindre le champ de l’exception pédagogique.

4.1 – Conditions générales d’utilisation

4.1.1. Répertoire des œuvres
Les utilisations mentionnées par le présent protocole portent sur les œuvres relevant des répertoires du CFC, de la SEAM et de l’Ava.

Le présent article ne s’applique pas aux partitions musicales disponibles uniquement à la location auprès des éditeurs concernés.

4.1.2. Acquisition licite
Les œuvres utilisées doivent avoir été acquises régulièrement par les utilisateurs autorisés, soit qu’elles résultent d’un achat, soit qu’elles proviennent d’un don ou d’un service dont ils peuvent bénéficier.

4.1.3. Mention des sources
L’auteur et le titre de l’œuvre, ainsi que l’éditeur, doivent être mentionnés lors de son utilisation, sauf si l’identification de l’auteur ou de l’œuvre constitue l’objet d’un exercice pédagogique.

4.1.4. Usage non commercial
Les utilisations mentionnées par le présent protocole ne doivent donner lieu, directement ou indirectement, à aucune exploitation commerciale.

4.1.5. Utilisation d’extraits d’œuvre
Les utilisations mentionnées par le présent protocole portent sur des extraits d’œuvres, et non sur des œuvres intégrales, sauf les cas spécifiés et ceux prévus à l’article 3.2.1.
L’extrait s’entend d’une partie, d’un fragment d’une œuvre d’une ampleur raisonnable et non substituable à la création dans son ensemble, à l’exception des œuvres conçues à des fins pédagogiques et des œuvres musicales éditées, pour lesquelles l’extrait est défini à l’article 4.2.1 du présent protocole.

4.1.6. Diffusion limitée aux personnes directement concernées
La diffusion d’extraits d’œuvres et, dans leur forme intégrale, d’œuvres des arts visuels mentionnées par le présent protocole, doit être limitée à un public composé majoritairement d’élèves, d’étudiants, d’enseignants ou de chercheurs directement concernés par l’acte d’enseignement, de formation ou l’activité de recherche nécessitant cette représentation ou cette reproduction. La reproduction et la représentation ne doivent faire l’objet d’aucune publication ou diffusion à un tiers au public ainsi constitué.
Par conséquent, la diffusion sur Internet n’est autorisée que dans les cas prévus à l’article 3.2.2.

4.2 – Conditions particulières aux usages et aux œuvres ne relevant pas de l’exception pédagogique

4.2.1. Utilisation d’extraits d’œuvres
Pour les œuvres ne relevant pas de l’exception pédagogique, les utilisations mentionnées par le présent protocole portent sur des extraits définis comme suit :
– pour les œuvres conçues à des fins pédagogiques éditées sous forme de livre, l’extrait ne peut excéder 4 pages consécutives, dans la limite de 10 % de la pagination de l’ouvrage, par travail pédagogique ou de recherche ;
– pour les œuvres conçues à des fins pédagogiques éditées sous forme de publications périodiques, l’extrait ne peut excéder 2 articles d’une même parution, dans la limite de 10 % de la pagination pour les publications imprimées, par travail pédagogique ou de recherche ;
– pour les œuvres musicales éditées, l’extrait ne peut excéder trois pages consécutives, dans la limite de 10 % de l’œuvre concernée (paroles et/ou musique), par travail pédagogique ou de recherche.

Par dérogation au présent article, la reproduction intégrale d’une œuvre est autorisée uniquement pour les œuvres des arts visuels (arts graphiques, plastiques, photographiques, architecturaux, etc…), pour lesquelles la notion d’extrait est inopérante.

4.2.2. Limitations concernant les œuvres conçues à des fins pédagogiques
Pour les œuvres conçues à des fins pédagogiques, les utilisations mentionnées par le présent accord concernent uniquement les œuvres publiées sur support papier.
Par dérogation à l’alinéa précédent, certaines œuvres conçues à des fins pédagogiques éditées sur support numérique peuvent être utilisées dans le cadre du présent accord, dès lors qu’elles figurent aux répertoires consultables sur le site internet du CFC.

4.2.3. Limitations concernant les œuvres des arts visuels
Le nombre des œuvres des arts visuels est limité à 20 œuvres par travail pédagogique ou de recherche. Toute reproduction ou représentation numérique de ces œuvres doit avoir sa définition limitée à 400 x 400 pixels et une résolution limitée à 72 DPI.

Article 5 – Déclarations des œuvres utilisées
Pour permettre aux représentants des ayants droit de redistribuer aux auteurs et aux éditeurs la rémunération perçue en application du présent protocole, le ministère s’engage à demander aux établissements de déclarer les utilisations d’œuvres ou d’extraits d’œuvres mentionnées par le protocole.
Le ministère et la CPU s’engagent à intervenir auprès des établissements pour les informer du caractère obligatoire de cette déclaration et les inciter à fournir les informations nécessaires.
Le ministère et la CPU s’engagent à informer les responsables d’établissements que le CFC et l’Ava doivent pouvoir accéder à tout document permettant de s’assurer de la qualité de ces déclarations.
Cet accès s’effectue, avec l’accord du responsable d’établissement concerné et dans le respect des dispositions de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978, pour une durée limitée définie de manière concertée.
Le CFC et l’Ava s’engagent à ne pas perturber le fonctionnement des services de l’établissement et à respecter la confidentialité des informations obtenues.

Article 6 – Études sur les utilisations numériques d’œuvres protégées
Conformément au paragraphe 11 du préambule, le ministère, la CPU, le CFC, l’Ava et la SEAM effectuent, au cours de la période d’application du présent protocole, des études en matière d’utilisation numérique d’œuvres protégées, en distinguant les établissements d’enseignement scolaire d’une part, et les établissements d’enseignement supérieur d’autre part.
Le ministère et les représentants des ayants droit définissent ensemble l’objectif et la méthodologie de ces études.

Article 7 – Rémunérations
Pour rémunérer les auteurs et les éditeurs des œuvres utilisées par les écoles et les établissements, soit au titre du droit exclusif et des mandats dont le CFC, l’Ava , la SEAM et la SACD disposent (redevance), soit au titre de l’exception pédagogique (rémunération négociée), il est convenu que le CFC et l’Ava recevront chaque année la somme forfaitaire et définitive de 1 700 000 euros.
Cette somme est prise en charge à parts égales par les services de l’enseignement scolaire et par les services de l’enseignement supérieur du ministère. Elle est imputée :
– pour ce qui concerne l’enseignement scolaire, sur le BOP central des programmes 139 « enseignement privé du premier et du second degrés », 140 « enseignement scolaire public du premier degré » et 141 « enseignement scolaire public du second degré » ;
– pour ce qui concerne l’enseignement supérieur, sur le BOP central du programme 150 « Formations supérieures et recherche universitaire ».
Elle est versée par le ministère, au mois de juin de chaque année, à hauteur de 1 437 000 euros au CFC et à hauteur de 263 000 euros à l’Ava, qui font leur affaire de la répartition de cette rémunération auprès de leurs mandants.

Article 8 – Garantie
Le CFC, la SEAM et Ava, chacun pour leur répertoire tel que défini à l’article 2 du présent protocole, garantissent le ministère, la CPU et les établissements contre toute réclamation relative à l’utilisation d’une œuvre entrant dans l’objet du présent protocole et conforme à celui-ci.
Ainsi, dans le cas où une réclamation porterait sur une œuvre du répertoire, tel que défini à l’article 2 du présent protocole, de l’une des sociétés de perception et de répartition de droits, le CFC, la SEAM et Ava s’engagent, sans préjudice des stipulations de l’article 4.2.2 du présent protocole et si la revendication est fondée :
– à reverser directement au réclamant une somme d’un montant égal à celui qui aurait été versé à l’ayant droit concerné s’il faisait partie des membres de la société de perception et de répartition de droits en cause ;
– en cas de refus du réclamant et à défaut, à restituer au ministère ladite somme, à charge pour ce dernier de la reverser au réclamant.
Ces garanties sont consenties sous réserve et dans les limites des effets du libre exercice par tout auteur ou ses ayants droit des prérogatives attachées à son droit moral.

Article 9 – Coopération

9.1. D’une manière générale, le ministère, la CPU, le CFC, l’Ava et la SEAM agissent pour informer les établissements, les auteurs et les éditeurs sur la mise en œuvre du présent protocole d’accord.
Les parties conviennent de concevoir et de mener conjointement toutes actions qu’elles estimeront nécessaires à la promotion des règles du droit d’auteur auprès des établissements ainsi qu’à la prise en compte des missions d’enseignement et de recherche des établissements, auprès des mandants du CFC.
En concertation avec le ministère, le CFC, la SEAM et Ava s’engagent à réaliser des supports de communication destinés à présenter les conditions dans lesquelles les œuvres protégées peuvent être utilisées dans le cadre du présent protocole d’accord.
Le ministère s’engage à diffuser ces informations sur ses différents sites (par exemple Eduscol) et s’assure qu’elles sont relayées par les sites académiques. Il s’engage à mettre à jour les éléments d’information déjà disponibles sur ses différents sites.

9.2. Le ministère, la CPU, le CFC, l’Ava et la SEAM conviennent de la mise en place d’un groupe de travail chargé de veiller à la réalisation des objectifs définis par le présent protocole et aux modalités d’application de celui-ci.
Ce groupe de travail, qui sera composé à parité de représentants du ministère et de la CPU d’une part, du CFC, de l’Ava, de la SEAM, et des ayants droit d’autre part, se réunira en tant que de besoin, à la demande de l’une ou l’autre des parties.

Article 10 – Durée
Le présent protocole d’accord est conclu pour une durée de 12 mois à compter du 1er janvier 2016.
Il est renouvelable chaque année par tacite reconduction pour une période de 12 mois.
La durée globale du protocole ne peut excéder 48 mois.
Si l’une des parties décide de ne pas renouveler le protocole, elle en informe les autres parties par lettre recommandée avec accusé de réception 4 mois au moins avant sa date d’expiration.

Fait le 22 juillet 2016
En huit exemplaires originaux

  • Pour la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche et par délégation, La directrice générale de l’enseignement scolaire, Florence Robine
  • La directrice générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle, Simone Bonnafous
  • Le directeur des affaires financières, Guillaume Gaubert
  • Le président de la CPU, Jean-Loup Salzmann
  • Le gérant du CFC, Philippe Masseron? La présidente-gérante de l’Ava, Marie-Anne Ferry-Fal
  • Le président-gérant de la SEAM, Pierre Lemoine, Visa du contrôleur budgétaire et comptable ministériel, Jean-Yves Parssegny
Espace numérique de travail (ENT)

RÉFÉRENCES
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE,
« Protocole d’accord sur l’utilisation et la reproduction des livres, des œuvres musicales éditées, des publications périodiques et des œuvres des arts visuels à des fins d’illustration des activités d’enseignement et de recherche », 22 juillet 2016, NOR : MENE1600684X, Bulletin Officiel de l’Éducation nationale, n°35 du 29 septembre 2016. http://www.education.gouv.fr/pid285/le-bulletin-officiel.html

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Google Analytics. Se connaître soi-même avant de connaître un objet informatique (Webassoc, Nicolas Guillard)

LA LETTRE DU LUNDI DE MIEUX ABORDER L’AVENIR, n°217, lundi 10 octobre 2016

« Se connaître soi-même » : telle est l’une des premières questions que pose Nicolas GUILLARD dans sa présentation de Google Analytics (1) Que savons-nous sur la fréquentation des sites Internet que nous parcours en tant que visiteurs, en tant que contributeurs, ou bien en tant qu’administrateurs ? La question est simple. Mais il ne faut pas se cacher que les réponses que l’on peut y apporter sont complexes, car elles portent sur des pratiques à la fois personnelles et collectives.

Nicolas GUILLARD lors de l’atelier de formation sur Google Analytics
organisé vendredi 7 octobre 2016 par Webassoc au siège de Google France
8, rue de Londres, Paris 9e
©  Photo CAD / BM 2016

NOUS CONSTRUISONS TOUS DES OBJETS NUMÉRIQUES

Un outil logiciel comme Google Analytics apporte des solutions. Mais elles ne sont pas « toutes faites ». Il est évident qu’elles nécessitent une formation technique personnelle. Surtout, ces réponses ne peuvent pas être trouvées par la seule acquisition de connaissances et de savoir-faire : elles imposent que  préalablement une analyse portant à la fois sur:

  • les objets numériques que nous consommons, et sur
  • les objets numériques que nous produisons,

soit conduite. Entrer dans un site, parcourir ses pages et ses rubriques, construit deux objets : un historique individuel et un historique collectif, celui des sites consultés, fragments daté de cheminements infinis, imprévisibles et prévisibles. N’oublions pas que les statistiques portant sur les comportements numériques sont une imbrication de données personnelles regardées impersonnellement.

  • Pourquoi utiliser Google Analytics ?  Objectifs et motivation d’un site. Types de données.
  • Comment obtenir des statistiques dans Google Analytics ? Organisation, mise en place, tracking-codes d’urls, qualité des données.
  • Quel est l’existant d’un site ?
  • Les grandes catégories de questions (visites, sources de trafic, navigation sur le site, pages les plus consultées, formulaires remplis…).
  • L’organisation du service Google Analytics. Mécanismes fondamentaux. Principaux rapports.

DOCUMENT

Quels rapports les associations peuvent-elle avoir avec Google ?

Une journée consacrée aux produits Google destinées aux associations (Googler Give, Google Apps, Google Marketing, Google Analytics,  Google +, Youtube) s’est déroulée au siège de Google à Paris le 3 mai 2016. Elle était organisée par Webassoc qui a pour devise « le web qui s’engage bénévolement pour les associations ». Bernard MÉRIGOT, président de Mieux Aborder L’Avenir (MALA), y a participé.

 Bernard MÉRIGOT aux rencontres Google pour les associations
organisée par Webassoc le 3 mai 2016
au siège de Google France
8, rue de Londres, Paris 9e
©  Photo CAD

Question. Est-ce que tout le monde sait ce qu’est Google aujourd’hui ?
Bernard MÉRIGOT. Je le pense, mais il est utile de le rappeler. Google est une filiale de la société Alphabet qui a été fondée le 4 septembre 1998 en Californie dans la Silicon Valley. Elle s’est faite connaitre en imposant son moteur de recherche Internet contre ses concurrents qui étaient à l’époque Alta Vista, Yahoo et Bing.

Aujourd’hui elle possède près de 95 % des parts de marché des moteurs de recherche. Progressivement, elle a réalisé de nombreuses acquisitions de sites et des systèmes d’exploitation comme YouTube, Android, Google Earth, Google Maps, Google Play… Elle compte près d’un million de serveurs dans le monde.

C’est l’une des premières entreprises mondiales. Elle emploie environ 50 000 personnes dans le monde en 2016.

Le chien de garde écoute…
Siège de Google France, 8, rue de Londres, Paris 9e
3 mai 2016
©  Photo CAD / BM

Question. Tout ne se situe pas au même niveau ?
Bernard MÉRIGOT.
Il y a trois niveaux.

  • un premier niveau d’utilisation est complétement gratuit et sans inscription à la condition d’abandonner à Google un droit de regard – et la possession, de fait – sur les données qu’on introduit.
  • un second niveau, en principe gratuit, suppose une inscription volontaire.
  • un troisième niveau est payant. C’est celui où les entreprises, les acteurs du monde économique, social et politique, achètent à Google des outils et des données, et les exploitent.

Question. En quoi les associations sont-elles concernées ?
Bernard MÉRIGOT.
Tout le monde est concerné par Google, puisque nous en sommes tous des utilisateurs, que ce soit à titre individuel ou bien à titre professionnel : ménages, entreprises, administrations, collectivités locales… Les associations doivent prendre conscience qu’elles ne peuvent poursuivre leurs activités, ni en dehors de Google, ni avec des pratiques personnelles d’« amateurs » qui seraient transférées. Les responsables de la vie sociale et politique ne peuvent se désintéresser des « produits Google » comme Google Apps ou Google Analytics qui comportent des fonctionnalités complexes et riches. Elles sont mal connues.

Question. Qu’est-ce qui est nouveau ?
Bernard MÉRIGOT. Les produits – services et données –  qui étaient payants s’ouvrent désormais aux associations dans des conditions de gratuité. Elles ne peuvent rester à l’écart de ce mouvement.

Google pour les associations
organisée par Webassoc le 3 mai 2016
au siège de Google France
8, rue de Londres, Paris 9e
©  Photo CAD / BM

RÉFÉRENCES
1. Nicolas Guillard est un expert en Web Analytics. Depuis 2006, il est intervenu chez de nombreux clients très variés, et assure des formations Google Analytics depuis 6 ans. Il a participé à l’animation de la communauté Web Analytics parisiennes. Il a été consultant dans différentes agences digitales, et a co-fondé en 2015 la start-up PerfMeUp dans le domaine du Digital Analytics.

http://www.slideshare.net/webassoc/formation-google-analytics-bases

2. Webassoc est une association Loi de 1901 fondée en novembre 2013. C’est une communauté de professionnels du web qui aident bénévolement les associations humanitaires, caritatives ou environnementales. Elle compte près de 500 professionnels du web et plus de 750 association. Elle agit en direction de toutes les associations, sans distinction d’origine géographique, politique ou religieuse. Le bénévolat et le partage des connaissances sont au fondement de l’association. Elle se recommande de la pensée de Jean-Baptiste DESCROIX-VERNIER.
http://webassoc.fr

La Lettre du lundi de Mieux Aborder l’Avenir
n°217, lundi 10 octobre 2016

Mention du présent article http ://www.savigny-avenir.info
ISSN 2261-1819
Dépôt légal du numérique, BNF 2016

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Transports, déplacements, mobilité. Quelle politique publique pour le département de l’Essonne ? (Conseil économique, social et environnemental de l’Essonne)

LA LETTRE DU LUNDI DE MIEUX ABORDER L’AVENIR, n°216, lundi 3 octobre 2016

Quelle vision les habitants, les usagers, les citoyens d’un territoire ont-ils des domaines d’intervention des politiques publiques locales ? En ce qui concerne ce que l’on appelle aujourd’hui « la problématique » des transports, des déplacements, ou encore de la mobilité, ils ont un vécu chaque fois qu’ils vont d’un lieu à un autre (habitation, travail, études, achats, loisirs…). En revanche, ils ont une connaissance floue des différentes instances et des niveaux de décision (commune, communauté, conseil départemental, conseil régional, services de l’État, services publics…) auxquels s’ajoutent, notamment pour la région parisienne, les douze établissements publics territoriaux et la Métropole du Grand Paris.

Richard MESSINA, président, et Denis MAZODIER, rapporteur
Séance plénière du Conseil économique social et environnemental de l’Essonne,
29 septembre 2016
©  Photo CAD / BM 2016

« Il faut réfléchir sur ce qui n’existe pas », écrit François DUROVRAY, président du conseil départemental de l’Essonne. (1) Le président ROOSEVELT disait que lorsque l’on voulait avoir des idées nouvelles il fallait créer des structures nouvelles. C’est ce que tente le conseil départemental de l’Essonne avec son Conseil économique social et environnement de l’Essonne qui s’est réuni le jeudi 29 septembre 2016 pour présenter son rapport « Comment mieux se déplacer partout, durablement et de façon innovante ? »

« Comment mieux se déplacer, partout, durablement et de façon innovante ?
Délibération sur les objectifs / Préconisations»
Conseil économique social et environnemental de l’Essonne (CESEé)
Assemblée plénière du 29 septembre 2016, Rapport introductif sur les déplacements en Essonne, 6 p.
Stéphane BEAUDET, Richard MESSINA, François DUROVRAY
Assemblée plénière du Conseil économique social et environnemental de l’Essonne,
Salle des séances du conseil départemental, Évry, 29 septembre 2016
©  Photo CAD / BM 2016
« Comment mieux se déplacer, partout, durablement et de façon innovante ? »
Assemblée plénière du Conseil économique social et environnemental de l’Essonne (CESEé), Évry, 29 septembre 2016
©  Photo CAD / BM 2016

DOCUMENT

UNE RÉVOLUTION DES TRANSPORTS ENGAGÉE EN ÎLE-DE-FRANCE DEPUIS HUIT MOIS
par Stéphane BEAUDET,
vice-président de la Région Île-de-France chargé des Transports

« Stéphane Beaudet, vice-président de la Région Île-de-France chargé des Transports, rappelle à Anne Hidalgo, maire de Paris, que la situation des transports en Île-de-France est le résultat du bilan de la gauche à la tête de la Région.
Les usagers des transports en commun sont victimes de la dégradation des conditions de transports, héritage des 17 années de gestion socialiste. Il faut se rendre compte qu’aujourd’hui, l’âge moyen des trains et métros est de 30 ans !
Depuis huit mois, nous avons engagé une véritable révolution des transports, afin d’en améliorer la qualité et pour lutter contre la vétusté des infrastructures. Une partie importante des engagements de campagne de Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France, ont d’ores et déjà été mis en œuvre.
Ainsi, nous avons été confrontés à une ardoise de 300 millions d’euros pour financer le passe Navigo unique, décidé par les amis de madame Hidalgo sans financement de la mesure. Sans l’accord conclu entre le gouvernement et Valérie Pécresse, celui-ci aurait augmenté de 15 euros par mois ! Nous avons aussi fait en sorte que les usagers soient indemnisés lorsque le service minimum n’était pas respecté. Ce fut notamment le cas en juin dernier à cause des grèves et des intempéries.
Nous avons également mis en œuvre un plan d’urgence “matériel roulant” : ainsi, d’ici 2021, les trains de l’ensemble du réseau francilien seront modernisés. Ce sont plus de 700 nouvelles rames qui circuleront sur le réseau francilien dans les cinq prochaines années. Toutes les lignes de RER et Transilien, sans exception, sont concernées. Ces nouvelles rames offriront plus de confort, de fiabilité et de ponctualité aux usagers. Le gouvernement se félicite aujourd’hui de ces commandes alors que l’industrie du transport ferroviaire est en pleine crise.
En parallèle, nous avons engagé le « Très Grand Paris des mobilités », en votant plus de 1 milliard d’euros au prolongement d’Éole à l’Ouest.
Le plan “1.000 bus” a également été lancé. La Région et le Stif ont ainsi décidé de réaliser enfin le Grand Paris des bus et de permettre aux Franciliens, notamment de grande couronne, d’avoir un mode de transport alternatif à la voiture. Pour commencer, 30 millions d’euros seront investis dès 2017 pour renforcer l’offre existante et créer de nouvelles lignes. Une large concertation a eu lieu à notre initiative à ce sujet, contrairement à ce qu’a pu faire la Mairie de Paris avec le projet de voies sur berges de manière brutale.
Le Grand Paris des bus comprend un projet de nouveau réseau de bus pour Paris, qui fait l’objet d’une consultation proposée par le Stif en lien avec la Ville de Paris et la RATP entre le 19 septembre et le 30 novembre. Ce projet permettra d’adapter le réseau de bus aux évolutions urbaines, parce que le réseau parisien n’a pas évolué depuis les années 1950.
Parce que la sécurité est primordiale, il a également été décidé de renforcer la vidéoprotection dans les rames et les gares et de mettre en place un commandement unique des forces de sécurité par une police des transports disposant de compétences renforcées ainsi que des effectifs supplémentaires pour les services de sûreté de la SNCF et de la RATP.
Aujourd’hui, les transports en Île-de-France sont indignes des Franciliens et sont un frein à notre attractivité : ils sont vétustes et inconfortables. Nous voulons que le temps passé dans les transports ne soit plus subi, mais utile.
C’est pour cela que nous investissons dans le Wifi et la 3G/4G dans les gares et les trains, que nous facilitons la vie quotidienne des voyageurs grâce à la Smart Région (création du Smart Navigo, un passe mobilité numérique, universel et dématérialisé) mais aussi que nous facilitons l’accès aux gares via les parcs relais et le Plan vélo.
L’accessibilité des transports en commun est aussi l’une de nos priorités : nous allons proposer aux Franciliens en situation de handicap ou à mobilité réduite des itinéraires 100% accessibles. Nous travaillons d’ailleurs à la mise en place d’une application smartphone indiquant tous les trajets 100% accessibles dans les transports en commun d’Île-de-France.
Enfin, la réduction du temps de transports est également l’un de nos objectifs : c’est pour cela que nous encourageons le développement du télétravail à travers un soutien à la création d’espaces de coworking, notamment en milieu rural, avec l’objectif d’atteindre 1.000 tiers-lieux à l’horizon 2021 en Île-de-France. »
Stéphane BEAUDET, vice-président de la Région Île-de-France chargé des Transports
RÉFÉRENCE
BEAUDET Stéphane, « Une révolution des transports engagée en Île-de-France depuis huit mois », La Lettre d’infos, Conseil régional d’Île-de-France, n° 194, 30 septembre 2016, 26 septembre 2016,  https://www.iledefrance.fr/fil-presidence/stephane-beaudet-revolution-transports-engagee-ile-france-huit-mois?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=la_lettre_d039infos

RÉFÉRENCES

1. CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE L’ESSONNE, « Intervention de François DUROVRAY, président du conseil général, CONSEIL ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL DE L’ESSONNE (CESEé), Saisine mobilité. Audition des grands acteurs des transports », 7 septembre 2016, 1 p.

2. CONSEIL ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL DE L’ESSONNE (CESEé), « Comment mieux se déplacer, partout, durablement et de façon innovante ? Rapport conclusif des auditions et des ateliers de réflexion. Séance du 29 mars 2016, 26 p.

3. CONSEIL ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL DE L’ESSONNE (CESEé), « Comment mieux se déplacer, partout, durablement et de façon innovante ?, Délibération sur les objectifs / Préconisations, Assemblée plénière du 29 septembre 2016, Rapport introductif sur les déplacements en Essonne, 6 p.

La Lettre du lundi de Mieux Aborder l’Avenir
n°216, lundi 3 octobre 2016

Mention du présent article :
http//www.savigny-avenir.info

ISSN 2261-1819 BNF. Dépôt légal du numérique, 2016

Mention du présent article http ://www.savigny-avenir.info
ISSN 2261-1819
Dépôt légal du numérique, BNF 2016

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Quelle est la politique de sécurité du département de l’Essonne ?

LA LETTRE DU LUNDI DE MIEUX ABORDER L’AVENIR, n°215, lundi 26 septembre 2016

« Les menaces d’attentats, comme celui du 13 novembre 2015 à Paris, ou plus récemment du 14 juillet 2016 à Nice, les inondations telles que les Essonniens les ont subies en mai de la même année, les risques technologiques, le développement du principe de précaution et l’évolution de la réglementation en matière de sécurité appellent une mobilisation sans faille du Conseil départemental et d’un revirement total de culture ». (1)

François DUROVRAY
interviewé par la chaine parlementaire Public Sénat le 22 avril 2015
après son élection de président du conseil départemental de l’Essonne
©  Photo CAD / BM 2015

Cette introduction volontariste figure dans le rapport de présentation de la délibération du président François DUROVRAY qui sera présenté lors de la séance publique du lundi 26 septembre 2016, annonçant pas moins de vingt-cinq actions pour un coût total de 380 000 €. Elles concernent cinq axes :

  • Axe 1. Prévenir, secourir et assurer la sécurité incendie
  • Axe 2. Concourir à la protection des collégiens
  • Axe 3. Assurer la protection et la sûreté des agents, des biens et des données
  • Axe 4. Préparer et gérer la crise
  • Axe 5. Prévenir la délinquance
« Politique de prévention et de sécurité »,
Rapport n°2016-01-0054 présenté à la séance publique du Conseil départemental de l’Essonne
lundi 26 septembre 2016, 27 pages.
Texte complet en pdf
Conseil departemental Essonne Politique Securite 26 09 2016

Chaque action fait l’objet d’une fiche descriptive (1. Constats, 2. Objectifs, 3. Interlocuteurs identifiés, 4. Modalités de mise en œuvre, 5. Indicateurs de réalisation et de résultat, 6. Échéances/calendrier).

De quoi s’occupent les conseils départementaux en 2016 ? La question n’est pas nouvelle. Elle se pose depuis la création des conseils généraux. Elle se pose aujourd’hui dans le contexte – complexe – de l’évolution générale des collectivités territoriales, et de celui des structures nouvelles mises en place, notamment depuis le 1er janvier 2016, dans la région parisienne (Métropole du Grand Paris, établissements publics territoriaux…). Le fait que les conseils généraux aient pris le nom de conseils départementaux n’a rien changé, sinon ajouter un changement pour le changement, avec l’effet de flou qui est lui est attaché.

PRÉVENTION ET SÉCURITÉ
La torsion affectivité / effectivité

A cela, s’ajoute la torsion permanente entre l’effectivité de chacun des niveaux d’exercice du pouvoir et l’affectivité des désirs citoyens portés à leur égard. Le rapport que l’État entretient avec les citoyens est marqué par une perpétuelle proximité et une permanente distance entre les demandes sociales, qu’elles soient latentes, qu’elles soient exprimées ou bien encore qu’elles soient produites par les médias, avec la réalité accomplie. Il n’existe pas une politique publique unitaire en matière de prévention et de sécurité, mais une pluralité d’actions publiques menées par une multitude d’instances qui la constituent comme résultante : politique communale, politique communautaire, politique départementale, politique territoriale, politique préfectorale, politique régionale, politique métropolitaine, politique nationale, politique européenne, politique internationale.

Le problème du regard citoyen – un regard proche et un regard éloigné – est celui de l’existence même d’une politique publique départementale.

 Conseil départemental de l’Essonne à Évry
©  Photo CAD / BM 2016

RÉFÉRENCE

1. CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE L’ESSONNE, « Politique de prévention et de sécurité », Rapport n°2016-01-0054 présenté à la séance publique du lundi 26 septembre 2016. Texte complet en pdf avec le lien suivant : Conseil departemental Essonne Politique Securite 26 09 2016

  • Rapport, 27 p.
  • Projet de délibération, 2 pages.
  • Annexe financière (380 000 €), 1 p.

La Lettre du lundi de Mieux Aborder l’Avenir
n°215, lundi 26 septembre 2016

Mention du présent article : http//www.savigny-avenir.info
ISSN 2261-1819
BNF. Dépôt légal du numérique, 2016

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De l’injustifiable à l’ignorance. De quoi l’établissement public territorial (EPT 12) « Grand Orly Seine Bièvre » est-il le nom ?

« Choix du nom de l’Établissement public territorial », telle est la première question qui figure à l’ordre du jour de la séance publique du conseil de l’établissement public territorial (EPT 12) qui se réunit le lundi 26 septembre 2016 dans les locaux imposants et spacieux de l’Hôtel de ville de Vitry-sur-Seine. (1)  Ce territoire s’appelle aujourd’hui « Grand-Orly Val-de-Bièvre Seine-Amont ». Il va changer de nom. Son président, Michel LEPRETRE (PC), adjoint au maire de Vitry-sur-Seine, conseiller départemental du Val-de-Marne, proposera celui de « Grand Orly Seine Bièvre ». Qu’est-ce que cela change ?

Michel LEPRETRE, président de l’établissement public territorial 12
Séance du conseil territorial du 12 avril 2016.
Hôtel de Ville de Vitry-sur-Seine.
©  Photo CAD / BM 2016

LE NOM DE l’INJUSTIFIABLE

Le président de l’EPT 12 répond que le choix du nom «ne changera rien». On doit s’interroger sur le non-effet de cette décision. C’est, par anticipation, un déni de décision. « Nous décidons, mais c’est comme si nous ne décidions rien » : c’est la démocratie à rebours. Parce que si une assemblée délibérante vote quelque chose, et que cela ne change rien, la question que posait Paul VALÉRY s’impose : « A quoi bon ? »

Dans un communiqué, Michel LEPRÊTRE se livre au difficile exercice de justifier l’injustifiable. « Il est difficile de s’accorder sur le nom de ce territoire. Est-ce étonnant ? » Il rappelle que la majorité des communes membres de l’EPT 12 a été «politiquement en opposition» à la loi NOTRe. « Nous ne portons pas toutes et tous forcément les mêmes conceptions de construction du territoire et notre vision de la métropole est évidemment l’objet de débats très profonds ». Il s’agit donc d’un accord… sur un désaccord.

Il poursuit : « Il me paraît important de souligner que ce nom, quel qu’il soit, sera surtout utile pour les acteurs économiques, les partenaires institutionnels avec lesquels nous avons beaucoup de choses à construire ». Michel LEPRÊTRE se livre à un aveu terrible : « Ce nom, quel qu’il soit… ».  (2) Autrement dit, peu importe. C’est du pareil au même.

LEPRÊTRE Michel, «Communiqué», 1 p.
Séance du 26 septembre 2016
  • EPT Grand-Orly Val-de-Bièvre Seine-Amont

devient :

  • EPT Grand Orly Seine Bièvre

Qu’est-ce qui a changé entre les deux ? Dans le premier nom : Orly, Bièvre, Seine. Dans le second : Orly, Bièvre, Seine. Où est la différence ? Il est à craindre que cette nouvelle dénomination indiffère tout le monde. Pourquoi le président de l’EPT 12 met-il en avant l’économie et non pas l’identité du territoire ? Les 679 463 habitants des 24 communes peuvent-ils se reconnaître dans un amalgame de circonstances auquel personne visiblement ne croit ?

UN NOM QUI N’EXISTE PAS
POUR UN TERRITOIRE QUI N’EXISTE PAS…

En créant en janvier 2016 la Métropole du Grand Paris (MGP) et les douze établissements publics territoriaux qui la composent, l’État a constitué des structures artificielles sans aucune identité. Se trouvant dans l’incapacité de leur trouver un nom, faisant preuve d’une imagination que l’on hésite à qualifier,  il leur a affecté un simple numéro, de 1 à 12. C’est ainsi qu’est né  l’EPT 12. « – Moi, j’habite dans l’EPT 12. – Et moi dans l’EPT 5 ». C’est poétique et évocateur : on se croirait dans un film de science-fiction. Les 677 462 habitants des 24 communes ont été ainsi rassemblés sans avoir été consultés.

La guerre des territoires commence toujours par la guerre des noms.

L’ÉLIMINATION DU TERRITOIRE DES PORTES DE L’ESSONNE

L’EPT 12 est constitué de quatre anciennes communautés d’agglomérations. Dans un premier temps, il s’est donné un nom provisoire qui associe trois d’entre elles « Grand-Orly, Val-de-Bièvre, Seine-Amont ». Significativement la mention de la quatrième intercommunalité qui le compose, et qui est « Les Portes de l’Essonne », a été omise. Cela s’est passé dans la plus grande indifférence et avec l’assentiment tacite des élus des six communes concernées (Athis-Mons, Juvisy-sur-Orge, Morangis, Savigny-sur-Orge, Paray-Vieille-Poste, Viry-Châtillon). Les communes des Portes de l’Essonne sont au nombre de 6 sur un total de 24, ce qui représente 25 % de l’EPT 12 : elles sont noyées dans la masse.

  • Le faux prétexte avancé a été celui du caractère provisoire du nom choisi en janvier 2016. Chaque fois qu’une administration, ou des élus, avancent le caractère prétendument  « provisoire » d’une décision, cela doit être traduit immédiatement par « définitif ». Tout provisoire est porteur du germe du définitif. Lorsque des élus ou une administration dit c’est provisoire, cela veut dire : « Je n’ose pas le dire, mais c’est décidé et  on n’a pas l’intention de revenir dessus ». Le vrai nom de l’EPT 12 était « Grand Orly Val de Bièvre Seine Amont ». Le nom définitif est « Grand Orly Seine Bièvre ». A deux mots près, vous percevez une différence ?
  • La fausse consultation. L’EPT 12, qui se nomme « provisoirement » établissement public territorial Grand-Orly Val-de-Bièvre Seine-Amont, a eu une idée faussement géniale : organiser une consultation auprès des habitants pour leur demander quel nom ils souhaitent donner au territoire qui décide de l’avenir de leur territoire.

    « Choisissez le nom de votre territoire. Depuis six mois, vos villes ont intégré le plus grand territoire de la métropole parisienne. L’ensemble des élus se sont mis d’accord sur un principe : la coopérative de villes. Ce sont les villes qui font le territoire. Les ambitions et les projets sont les décisions de vos communes, portées par le territoire construisant du commun. Ce territoire est le vôtre, portant les réponses nécessaires à la construction d’un avenir partagé. Quel nom lui donneriez-vous ? Votre avis compte ! (un seul vote sera pris en compte par participant).
  • Grand Orly Seine Bièvre (Grand OSB)
  • Paris Orly Seine Bièvre (Paris OSB)
  • Bièvre Orly Seine Sud (Boss)
  • Orly Rungis Seine-Amont (ORSA)
  • Paris Grand Orly (PGO)
  • Paris Sud Orly (PSO)
  • Grand Paris Orly (GPO)
  • Paris Plein Sud (PPS)
  • Paris Orly Métropole (POM)
  • Paris Orly Avenir (POA)
  • Orly Sud Communes (Orly Sudco)
  • Convergence Sud (Cosud)
  •  Autre proposition » (3)

On remarquera que les différentes propositions ne sont aucunement le fruit d’une concertation citoyenne. Elles émanent toute de l’institution (élus et/ou administration). Quant à la catégorie « autre proposition », elle constitue un  faux choix qui n’a aucune chance d’aboutir face aux propositions prédéterminées. Nous sommes dans le cas typique d’une fausse démocratie participative. (4)

  • Et les résultats de cette fausse consultation citoyenne ? Pourquoi n’ont-ils pas tous été publiés ? Nous naviguons le déni de la démocratie. Le communiqué de presse non signé par Michel LEPRETRE, mais de son directeur de Cabinet, indique que trois noms sont arrivés en tête et ont été soumis au choix des maires les 6 septembre 2016. La transparence aurait voulu que tout citoyen ait communication du nombre de votants, du nombre de votes obtenus pour chaque nom proposé, des noms donnés par les votants dans la catégorie « Autre proposition », du nombre de maires votants le 6 septembre 2016, du nombre de votes des maires obtenus pour les trois propositions arrivées en tête de la consultation citoyenne qui a donc abouti au choix majoritaire de Grand Orly Seine Bièvre.

« UN TERRITOIRE PERDU CHERCHE UN NOM PERDU »

On peut citer Shakespeare (« A lost thing looks for a lost name » : une chose perdue cherche un nom perdu). La démarche du président de l’exécutif communautaire est pathétique. Comment nommer un territoire artificiel et inutile ? Personne ne l’a souhaité. Il a été imposé et nul ne croit qu’il ait un quelconque avenir collectif. Pour le vendre auprès de l’opinion, il faut faire croire qu’il a une existence. C’est pourquoi on crée une « marque commerciale » pour l’imprimer sur son emballage. Un emballage qui sera sans rapport avec le produit contenu à l’intérieur. Le pire, est de faire croire que la décision est prise dans le cadre d’une concertation auprès de ses habitants. Ce qui n’est pas le cas. A ce jour, aucun résultat n’a été publié dans les règles d’une consultation citoyenne véritable.

Conseil territorial de l’établissement public territorial 12
Ordre du jour, p. 1
Séance publique du lundi 26 septembre 2016
Hôtel de Ville de Vitry-sur-Seine

L’URBANISME A L’ORDRE DU JOUR

Après cette entrée en matière, l’ordre du jour comprend toute une série de délibérations concernant l’urbanisme des communes. On sait que, depuis le 1er janvier 2016, ce pouvoir a été retiré aux communes pour être transféré aux intercommunalités. Désormais, ce ne sont plus les conseils municipaux des communes qui votent, c’est le conseil territorial de l’EPT 12 qui le fait à leur place.

  • 27. Approbation du plan local d’urbanisme de Juvisy-sur-Orge
  • 30. Approbation du PLU révisé. Commune de L’Haÿ-les-Roses
  • 31. Débat sur les orientations générales du projet d’aménagement et de développement durable (PADD) de Fresnes
  • 32. Approbation de la révision allégée n°1 du PLU. Commune d’Athis-Mons
  • 34. Mise en compatibilité du PLU. Commune de Gentilly
  • 35. Mise en compatibilité du PLU. Commune de Morangis
  • 36. Arrêt du projet de PLU et bilan de la concertation. Commune de Villeneuve-le-Roi

Conseil territorial de l’établissement public territorial 12
Ordre du jour, p. 2
Séance publique du lundi 26 septembre 2016
Hôtel de Ville de Vitry-sur-Seine

LA GOUVERNANCE DE L’IGNORANCE

Qu’est-ce que Juvisy-sur-Orge connaît sur l’urbanisme du Kremlin-Bicêtre ? Rien. Qu’est-ce que L’Haÿ-les-Roses connaît de Juvisy-sur-Orge ? Rien. Qu’est-ce que Choisy-le-Roi connaît à Athis-Mons ? Rien. C’est comme dans la publicité du Printemps, le grand magasin parisien «Les yeux fermés, j’achète tout au Printemps».  A l’EPT 12, c’est « Je vote les yeux fermés». (5)

Les élus peuvent-ils affirmer – en conscience – qu’ils connaissent les territoires sur lesquels ils se prononcent ? Et fait, ils statuent en fonction de la confiance réciproque qu’ils s’accordent les uns les autres. Nous tombons sous la double contrainte du « Si je fais une remarque, ou bien si je vote contre cette délibération, que se passera-t il lorsque viendra le tour de ma commune». Cette globalisation des décisions de collectivités territoriales (l’EPT) à l’égard d’autres collectivité territoriales (les communes) crée les conditions qui permettent demain tous les mauvais coups contre les habitants et les citoyens en matière d’urbanisme et d’aménagement : nous tournons le dos à la démocratie citoyenne.

On notera au menu de cette séance du 26 septembre 2016 une série de décisions importantes sur l’urbanisme des communes de l’ancienne communauté d’agglomération Les Portes de l’Essonne : Juvisy-sur-Orge, d’Athis-Mons, Morangis. L’approbation de la révision du plan local d’urbanisme (PLU) de Savigny-sur-Orge aurait dû figurer au menu de la séance. Tout le monde s’interroge : pourquoi ne la retrouve t-on pas sur l’ordre du jour de ce 26 septembre 2016 ? Mystère.

Hôtel de Ville de Vitry-sur-Seine
©  Photo CAD / BM 2016

RÉFÉRENCES

1. L’EPT 12, créé le 1er janvier 2016, est composé de 24 communes et totalise 679 463 habitants : Ablon, Arcueil, Athis-Mons, Cachan, Chevilly-Larue, Choisy-le-Roi, Fresnes, Gentilly, Ivry, Juvisy-sur-Orge, Le Kremlin-Bicêtre, L’Haÿ-les-Roses, Morangis, Orly, Paray-Vieille-Poste, Rungis, Savigny-sur-Orge, Thiais, Valenton, Villejuif, Villeneuve-le-Roi, Villeneuve-Saint-Georges, Viry-Châtillon, Vitry-sur-Seine.

2. LEPRÊTRE Michel, «Établissement public territorial Grand Orly Val-de-Bièvre Seine Amont, Communiqué», (sans titre, sans date), 1 p. Il est à noter que ce document n’est pas signé par le président de l’EPT 12, mais par son directeur de Cabinet, Christophe MENUEL.

3. ÉTABLISSEMENT PUBLIC TERRITORIAL GRAND-ORLY VAL-DE-BIÈVRE SEINE-AMONT,  «Un clic, 1 nom pour notre territoire. Cliquez ici pour participer», 2016 : http://connexitepremium.berger-levrault.fr/auditoire/itw/answer/WIcJxcOvqqzbvdBALQc-4A. Le vote en ligne s’est achevé le 31 août 2016.

Pour en savoir plus sur le choix des noms proposés : http://www.seine-amont.fr/actualite/102-un-clic-un-nom-pour-notre-territoire.html.

4. A l’occasion de cette consultation citoyenne, nous avons publié un article sur le média numérique www.portes-essonne-environnement.fr. Nous le reprenons ici en partie, révisé. http://portes-essonne-environnement.fr/ept-12-le-nom-de-letablissement-public-territorial-n-12-est-il-un-nom-publicitaire/. Le contenu du présent article y sera d’ailleurs également publié.

5. Slogan publicitaire du Printemps, grand magasin parisien : « Les yeux fermés, j’achète tout au Printemps ». Film de Raoul FRANCO, 1957.

Mention du présent article http ://www.savigny-avenir.info
ISSN 2261-1819
Dépôt légal du numérique, BNF 2016

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Les Journées européennes du Patrimoine 2016 sont une « fabrique de territoire »

Les 17 et 18 septembre 2016 se tiennent dans toute la France d’innombrables manifestations culturelles qui se recommandent des « Journées européennes du patrimoine ». Quel en est le sens général ? Comment analyser le fait que le ministère de la Culture ait proposé cette année le thème de « Patrimoine et citoyenneté » ? Nous avons interrogé à ce sujet Bernard MÉRIGOT.

Journées européennes du patrimoine,
Patrimoine et citoyenneté,
17-18 septembre 2016

Question. Que doit-on penser de l’engouement des Français pour « le patrimoine » ?
Bernard MÉRIGOT.
Il y a eu un effet de mode évident, et il y a un engouement médiatique qui perdure depuis vingt-cinq ans en France. Il répond à une « demande sociale », ce qui est une explication rapide et une justification facile. L’analyse est complexe et ne saurait se limiter aux simples commentaires de sondages d’opinion. La question est « De quoi le patrimoine est-il le nom ? ». Pourquoi cette attirance, ce tropisme, cet ancrage pour des lieux ? On s’aperçoit qu’aucun lieu n’est jamais anodin, jamais muet. Chacun est identifié symboliquement comme porteur d’une histoire, c’est-à-dire d’un récit. « Il s’est passé quelque chose ici, et il s’y passe encore quelque chose. Je veux y être. ». Cette position symbolique comporte une dimension mystique : c’est ce que l’on appelle la « composition du lieu ». Relisez saint Ignace de Loyola.

Journées européennes du Patrimoine au Lycée Jean-Baptiste Corot de Savigny-sur-Orge :
les portes sont ouvertes
©Photo CAD / BM 2016

A LA RECHERCHE DE L’IDENTITÉ PERDUE

Question. Comment analyser cette « demande sociale » ?
Bernard MÉRIGOT.
La sociologue et anthropologue Catherine NEVEU faisait la remarque suivante en 2004 : « Qu’il s’agisse de nombreuses politiques publiques contemporaines ou d’initiatives visant une redynamisation des pratiques citoyennes  « le territoire » et « le local » sont devenus des figures récurrentes des discours tant politiques que scientifiques. Parée de toutes les vertus (proximité, pragmatisme, efficacité, échelle idéale d’un rapport concret au politique, ressources de solidarité et d’identité retrouvées), l’inscription dans l’échelle locale, notamment dans sa figure urbaine du quartier, est fréquemment présentée comme le remède à nombre de maux de nos sociétés modernes . » (1)

Les emblèmes sont connus : monuments, châteaux, églises… Leur vision s’appuie généralement sur une appréciation positive des vertus « naturelles » de la petite échelle. Le quartier est associé à une vision parfois irénique du « village dans la ville », incluant toutes les étapes du cycle de vie : une société locale de petite taille alimente l’imaginaire européen d’un état « naturel » des choses ». Le « quartier » est alors vu comme un espace de solidarité, d’identité et de convivialité, naturellement doté de vertus de réconciliation et d’efficacité : « Le territoire est énoncé comme un lieu de la non-contradiction, d’une «euphémisation» des conflits, de l’établissement tous les consensus. Il devient un “mot-étendard”.

« Plan des château et parc de Savigny-sur-Orge
appartenant à Monsieur Ramiro de la Puente, Marquis de Alta-Villa (…)
dressé par C. Noël, géomètre à Juvisy, MDCCCLXXXII » (1882)
Lycée Jean-Baptiste Corot, Salle des Actes (2e étage du château)
©   Photo CAD / BM 2016

PATRIMOINE ET CITOYENNETÉ

Question. Vous ne croyez pas en l’existence spontanée de liens naturels entre un territoire et son patrimoine ?
Bernard MÉRIGOT.
Il n’existe pas de lien « allant de soi » entre patrimoine, identité, territoire et engagement citoyen. Ce lien ne peut en aucun cas être validé d’emblée. En revanche, il doit être – comme on dit – « problématisé ». Quels sont les processus de construction politique des territoires ? Comment saisir la jonction entre les pratiques collectives et les politiques publiques ? Comment s’articulent les identités locales, les engagements collectifs, les objets publics et les constructions territoriales ? Autrement dit, quelles sont « les échelles de citoyenneté » ? Y a-t-il continuités ou rupture dans les chaînes de transmission. Autant de questions d’actualité qui éclaire le choix du thème « Patrimoine et citoyenneté » en 2016.

Toute visite guidée d’un site patrimonial – et tout lieu possède potentiellement ce caractère  –  est une déambulation, un parcours fait d’avancées et de poses, d’escaliers montés et descendus, d’arrêts, de paroles et de silences. C’est un moment particulier, pour le lieu (un moment d’ouverture), pour les visiteurs (en tant que personne, à titre individuel, et en tant que groupe éphémère), pour l’organisateur. Elle se prépare. Elle suscite des attentes, des récits, des questions. Est-elle un moment fugace ? Il faut espérer que les ancrages qu’elle produit ait des suites.

Journées européennes du Patrimoine
Lycée Jean-Baptiste Corot, Savigny-sur-Orge
17 septembre 2016
DOCUMENT

PATRIMOINE ET CITOYENNETÉ

« Le thème de cette année « Patrimoine et citoyenneté » nous renvoie aux sources même de cette manifestation créée en 1984 : celle d’une appropriation par tous d’un bien commun, d’une histoire commune. Le patrimoine et la citoyenneté sont deux notions dont la jonction raconte notre histoire, notre passé, mais dessine aussi notre présent et notre avenir.
Aussi je me réjouis de ce grand moment de célébration collective que sont les Journées européennes du patrimoine qui se tiendront les 17 et 18 septembre prochains avec plus de 17 000 monuments ouverts au public et plus de 26 000 animations en métropole et dans les outre-mer.
Lieux symboliques de la naissance de la citoyenneté, lieux historiques de sa constitution, lieux actuels de pratique et d’exercice quotidiens : nombreux sont les monuments à visiter ou à revisiter à l’aune de cette notion fondatrice de la République, qu’ils soient habituellement ouverts au public ou qu’ils ne se visitent qu’exceptionnellement lors de ces Journées.
En cette période où l’esprit civique est plus que jamais appelé à se manifester, il importe de rappeler que le patrimoine est à la fois un symbole de la citoyenneté française, et un lieu où elle peut trouver à s’exercer et à se renforcer. La pleine appropriation du patrimoine renforce le lien social. C’est une fierté qui peut aussi servir de ferment au développement économique. Nous pourrons tous dessiner, lors de ces visites, un parcours du patrimoine de la citoyenneté à travers la France et saisir la force de ce lien social qui nous unit tous.
Je remercie les propriétaires publics et privés, les associations et nos partenaires privés, media et institutionnels, qui font le succès de cet événement et vous souhaite de très belles Journées européennes du patrimoine.
Audrey Azoulay, Ministre de la Culture et de la Communication »
RÉFÉRENCE
AZOULAY Audrey,
Patrimoine et société, éditorial aux Journées européennes du Patrimoine 2016, 20 juin 2016. http://journeesdupatrimoine.culturecommunication.gouv.fr/Edition-2016/Editorial-de-la-Ministre

RÉFÉRENCES

1. NEVEU Catherine, « Une « petite fabrique de territoire » : quartiers et citoyenneté à Roubaix », Ethnologie française 1/2004 (Vol. 34), p. 59-66.

2. En 1992, Jack LANG, ministre de la Culture, change de nom des Journées portes ouvertes dans les monuments historiques qui deviennent les Journées nationales du patrimoine. En 2000, la manifestation prend le nom de Journées européennes du patrimoine. Depuis 1995, un thème général est proposé.

1995. 100e anniversaire du cinéma. 10e anniversaire des CoRePHAE (Commissions régionales du patrimoine historique, archéologique et ethnologique). Les parcs et jardins
1996. Patrimoine et littérature. Patrimoine et lumière
1997. Patrimoine, fêtes et jeux. Patrimoine industriel. Patrimoine et lumière
1998. Métiers et savoir-faire
1999. Patrimoine et citoyenneté. L’Europe, un patrimoine commun
2000. Patrimoine du XXe siècle
2001. Patrimoine et associations. Commémoration du centenaire de la loi du 3 juillet 1901
2002. Patrimoine et territoires
2003. Patrimoine spirituel. Le bicentenaire de la naissance de Mérimée. La restauration du Château de Lunéville
2004. Patrimoine, sciences et techniques
2005. J’aime mon patrimoine. Deux jours pour manifester son attachement au patrimoine
2006. Faisons vivre notre patrimoine
2007. Les métiers du patrimoine : des hommes et des femmes au service des biens culturels
2008. Patrimoine et création
2009. Un patrimoine accessible à tous
2010. Les grands Hommes. Quand femmes et hommes construisent l’Histoire
2011. Le voyage du patrimoine
2012. Les patrimoines cachés
2013. Cent ans de protection
2014. Patrimoine culturel. Patrimoine naturel.
2015. Le patrimoine du XXIe siècle, une histoire d’avenir
2016. Patrimoine et citoyenneté

ARTICLES EN LIGNE

Château de Savigny-sur-Orge
Lycée Jean-Baptiste Corot
Louis-Nicolas DAVOUT

ARTICLES EN LIGNE sur http://blog.ac-versailles (Lycée Jean-Baptiste Corot, Savigny-sur-Orge)

ARTICLES EN LIGNE SUR http://www.portes-essonne-environnement.fr

  • MONNIOTTE-MÉRIGOT, Sylvie, « Journées européennes du patrimoine 2016. Entrez dans l’histoire du lycée Jean-Baptiste Corot de Savigny-sur-Orge », 16 septembre 2016. http://portes-essonne-environnement.fr/journees-europeennes-du-patrimoine-2016-entrez-dans-lhistoire-du-lycee-jean-baptiste-corot-de-savigny-sur-orge/
    « Le thème retenu pour les Journées européennes du patrimoine 2016 par le ministère de la Culture et de la communication est celui du patrimoine et de la citoyenneté. Pour la première fois de son histoire, le lycée Jean-Baptiste Corot de Savigny-sur-Orge ouvre ses portes aux parents d’élèves de seconde et de première conviés à des réunions parents/professeurs/direction et à une visite patrimoniale ce samedi 17 septembre 2016 » …

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ISSN 2261-1819
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Histoire de l’école primaire catholique de Saint-Jean-de-Monts

HISTOIRE DES ÉCOLES, ÉCOLE DE L’HISTOIRE

Les écoles sont des institutions publiques qui, comme toutes les collectivités, possèdent chacune, dans un cadre général, une histoire qui lui est propre. Cette histoire se fonde sur  plusieurs mémoires :

  • une mémoire matérielle attachée à des lieux et à des objets et des documents matériels (locaux, photographies, objets, livres scolaires, cahiers, publications, etc.),
  • une mémoire immatérielle faite de souvenirs, à la fois de ceux qui les ont fréquenté dans le passé et de ceux qui y travaillent aujourd’hui.

Se pencher aujourd’hui dans les années 2010 sur l’histoire d’une école particulière dans les années  1960 – c’est-à-dire un demi-siècle après – ce n’est pas seulement se pencher sur telle ou telle histoire particulière, mais c’est être confronté tout simplement au contenu des matières enseignées, à leurs références et au rapport que le discours de l’époque entretenait avec les savoirs et l’histoire du temps. C’est ce que nous enseignent les manuels scolaires utilisés par les écoles primaires catholiques de Saint-Jean-de-Monts.

En Route, Lectures courantes pour le cours élémentaire, de H. FILLOUX. Éditions de l’École, 1957. Couverture. Illustrations de René Bresson. Fonds du Groupe de Recherche sur le Marais Breton-Vendéen.

LA SABLAISE ET SŒUR MARIE-NOËL

Les manuels scolaires utilisés dans les écoles sont précieux pour connaître aussi bien  les références utilisées dans les cours, que les choix des livres effectués par les établissements et les enseignants. La présence sur la page de garde d’un cachet de l’établissement montre que l’exemplaire que l’on a entre les mains a été acheté par cet établissement et a été utilisé par des élèves. La plupart du temps, l’état du livre prouve – si besoin était – son usage par plusieurs élèves successifs.

Dans la fin des années 1950, et au début des années 1960, les élèves de Cours élémentaire de l’ « École libre de garçons de Saint-Jean-de-Monts (Vendée) », comme l’indique le tampon apposé sur la page de garde, ont comme manuel de lectures courantes le livre En Route de H. FILLOUX, des Éditions de L’École. (1)

«École libre de Garçons,  Saint-Jean-de-Monts, Vendée». Tampon apposé sur un exemplaire du livre En Route, Lectures courantes pour le cours élémentaire, de H. FILOUX. Éditions de l’École, 1957. Illustrations de René Bresson. Fonds du Groupe de Recherche sur le Marais Breton-Vendéen.

Des neuf chapitres de En Route, nous retiendrons celui qui est intitulé « En voiture pour Les Sables » qui se déroule précisément en Vendée, aux Sables d’Olonne. (pp. 107-130).

« En voiture pour Les Sables d’Olonne », extrait de En Route, Lectures courantes pour le cours élémentaire, de H. FILLOUX. Éditions de l’École, 1957, p. 113. Illustration de René Bresson. Fonds du Groupe de Recherche sur le Marais Breton-Vendéen.

« Le plus beau voyage » est un chapitre qui fait le récit de la mission d’une religieuse en Afrique, à Douala, au Cameroun.  Il termine le livre sur ce paragraphe : « Le plus beau voyage de sœur Marie-Noël, qui va porter aux Noirs la parole du Seigneur et l’amitié de la France, n’est-ce pas le plus beau voyage ? »  (2) p. 155

« Le plus beau voyage», extrait de En Route, Lectures courantes pour le cours élémentaire, de H. FILLOUX. Éditions de l’École, 1957, p. 137. Illustration de René Bresson. Fonds du Groupe de Recherche sur le Marais Breton-Vendéen.

L’HOMME DE LA MISÈRE

Le coucou a chanté, Lecture courante pour le cours préparatoire.  Éditions de l’École, 1964, Couverture.  Illustration de C. Lazennec. Fonds Groupe de Recherche sur le Marais Breton-Vendéen.

Dans le début des années 1960, les jeunes filles de classe préparatoire âgées de 6 à 7 ans  qui fréquentent l’école catholique de Saint-Jean-de-Monts étudient avec le livre de lecture courante  Le coucou a chanté, de H. FILLOUX, publié aux éditions de l’École. (3)

«École catholique de Filles, Saint-Jean-de-Monts, Vendée». Tampon apposé sur un exemplaire du livre Le coucou a chanté, Lecture courante pour le cours préparatoire.  Éditions de l’École, 1964, 128 pages.  Illustrations de C. Lazennec.  Exemplaire portant le cachet « École Catholique de Filles, Saint-Jean-de-Monts, 85 »Fonds Groupe de Recherche sur le Marais Breton-Vendéen.

Elles y retrouvent des auteurs dont certains sont peu différents de ceux qui sont étudiés dans les écoles publiques (Henri POURRAT, Victor HUGO, Fernand GREGH, Jean MORÉAS…). Peut-être une inflexion, une affirmation dans le choix de certains textes faisant référence à Dieu, comme dans cet extrait de L’homme de la misère. (4)


« L’Homme de la Misère. Voulez-vous demander quelque chose pour eux au bon Dieu. Il est si bon. Saint-Pierre. Je vais essayer. ». Henri POURRAT, «L’Homme de la Misère», in Contes de la Bûcheronne, Mame. Extrait de Le Coucou à chanté, Lecture courante pour le cours préparatoire.  Éditions de l’École, 1964, p.112. Illustrations de C. Lazennec. Exemplaire portant le cachet « École Catholique de Filles, Saint-Jean-de-Monts, 85 ». Fonds Groupe de Recherche sur le Marais Breton-Vendéen.

L’AVENIR EST DANS LES CAHIERS

An début des années 1960, comme l’indique le tampon figurant sur le page de garde qui porte la mention « École libre de Garçons de Saint-Jean-de-Monts (Vendée) », les élèves de deuxième année du Cours moyen (Classe de septième) utilisent  Notre livre de Français, II. Le vocabulaire et la rédaction, édité par LIGEL. La couverture d’un bleu très sobre, voir austère, est illustrée par une vue en perspective de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le livre a pour auteurs « Une réunion de professeurs », et leurs noms nous demeurent donc inconnus. (5)

Il s’ouvre par un premier chapitre, sous le titre « L’École. Aimez vos cahiers », par un texte de Jean GUITTON (1901-1999) extrait de Conseils à deux enfants de France (p.9-10). « Je juge de l’avenir d’un enfant en voyant ses cahiers ». (6)

Il se termine par un chapitre intitulé « La Patrie » qui rassemble des textes de René BAZIN, Émile SOUVESTRE, Alfred de VIGNY, Jean D’ESME, Gonzague TRUC, et Philéas LEBESGUE. La place centrale est occupée par deux textes de René BAZIN extraits de La Douce France : le premier « Notre patrie », le second un récit de la jeunesse de Jeanne d’Arc.

« LES HOMMES OBÉISSAIENT À LA LOI DE DIEU »

Il faudrait faire l’histoire du livre La Douce France de René BAZIN (1853-1932) publié la première fois en 1911, et notamment du succès remporté par le livre et de ses nombreuses rééditions. L’édition de 1933 porte la mention « 87e à 96e mille ».

Dans son avant-propos, il raconte comment le livre La Douce France est né. « Au mois d’août 1909, l’Alliance des maisons d’éducation chrétiennes tenait à Nancy sa trente deuxième assemblée générale. Elle s’occupa, parmi d’autres questions, des livres de lecture courante en usage dans les écoles. Elle fut d’avis qu’il en fallait de nouveaux, et voulut bien m’inviter expressément à en écrire un. » (7) p.VII

« La Patrie », texte de René BAZIN (La Douce France, 19), extrait de Notre livre de Français, II. Le vocabulaire et la rédaction, Cours moyen 2e année (Classe de septième), LIGEL, 1963, p.195. Fonds Groupe de Recherche sur le Marais Breton-Vendéen.

Le passage reproduit par le manuel scolaire Notre livre de Français est issu du premier chapitre du livre La Douce France intitulé « La France est toute belle ».

« Il faut être fier d’appartenir à une nation de  vieille civilisation et de vieux renom, qui a donné  tant d’exemples de sainteté, de courage militaire,  de travail, de génie dans les arts et dans les  sciences, de charité dans la vie.

Notre sol est couvert de monuments bâtis par nos artistes pour exalter cette noblesse de la race. On ne citerait guère une commune de France où quelque grand personnage n’ait vécu ou passé. Là même où l’histoire n’a retenu aucun nom, il faut que vous vous souveniez à sa place. Elle n’a pas tout dit.

Dans le même paysage où vous vivez, enfants, presque toujours vos parents ont vécu,  non seulement ceux que vous avez pu connaître,  mais ceux qui respiraient, parlaient et songeaient  au dix-huitième siècle, au quinzième, au treizième, et plus loin encore dans les âges écoulés. Eux aussi, ils ont été associés à la grandeur française.

Quelle part y prenaient-ils ? Celle de  la tâche quotidienne. Les hommes gagnaient le pain de la famille ; les femmes tenaient le ménage; ils obéissaient à la loi de Dieu; ils ne causaient ni trouble dans l’État, ni préjudice à leurs voisins : et cela suffit pour faire une vie  admirable, utile à l’entourage et à toute la nation. Ils ont contribué à l’ordre, à l’aide fraternelle, à l’excellence du métier, à la richesse commune. Ne doutez pas, s’ils ont eu l’occasion d’un dévouement difficile, dans un danger public, qu’ils ne l’aient acceptée et comme il le fallait. Mais leur soumission à la loi de leur état, le progrès de leur expérience, leur âme toute ennoblie par  l’idée d’un ciel à gagner, la famille qu’ils élevèrent pour les continuer : voilà de quoi furent  faits les services certains qu’ils rendirent au pays. Par eux, la France fut soutenue et accrue.

Vous  pouvez dire, quand on vous parle des chansons  de l’ancienne France : « Nos grand’mères les  ont chantées » ; quand on vous parle de ses batailles : « Nos grands-pères les ont combattues » ;  quand on vous parle de ses douleurs : « Nos  grands-parents en ont pleuré » ; quand on vous  parle des vertus de la race : « Ils les avaient » ;  quand on vous parle de la France généreuse,  courtoise et fière, vous pouvez répondre : « Ils  l’ont faite! »  

La terre où vous vivez, enfants, est pleine de ces souvenirs, qu’elle soit du nord ou du midi. Elle a d’autres beautés, comme je l’ai montré, mais celle-là les dépasse toutes. » (8)

Il y a une éloquence, un style magnifique, un contenu engagé qui nous entraîne plus loin que la simple leçon « de Français », par delà la part de nostalgie qu’elle suscite,  pour nous amener à un regard historique. Discours daté, mais pas tant que cela, porteur d’intuitions et d’anticipations, de fulgurances. Retenons que « l’histoire n’a pas tout dit » et  qu’il existe « une France accrue ».

Quant-à la leçon apportée par les siècles passés où « Les hommes gagnaient le pain de la famille ; les femmes tenaient le ménage; ils obéissaient à la loi de Dieu; ils ne causaient ni trouble dans l’État, ni préjudice à leurs voisins ». Que répondre aujourd’hui à cela ?

LIEU DE PAROLE ET LIEU DE VIE

Il demeure qu’un  établissement d’enseignement est un «lieu» particulier – un lieu de parole et un lieu de vie – où des générations d’élèves, d’enseignants, de personnels, de parents… se sont succédé, année scolaire après année scolaire, de septembre à juin. C’est un monde-en-soi, composé d’espaces parallèles qui se connaissent et s’ignorent à la fois.

Il est constitué à la fois par une continuité institutionnelle, marquée par la personnalité et le souvenir des grands « anciens » (fondateurs, chefs d’établissement, enseignants, anciens élèves…) et dans le renouvellement, rythmé par le calendrier de l’année scolaire. Chaque instant est semblable au précédent, et déjà différent. Des élèves arrivent, d’autres partent. De même pour les enseignants.

« L’École de la rue de l’Avenir à Saint Jean de Monts », par Marlène CAILLÉ et Johan VINCENT, Cahiers de l’histoire du pays maraîchin, Publication de la Section Histoire, Arexcpo en Vendée, n°2, mai 2016, p. 4.

L’INDISPENSABLE TRAVAIL
DE RECONSTITUTION MÉMORIELLE

L’École catholique de la rue de l’Avenir a fermé en 2011 et a emménagé dans de nouveaux bâtiments rue de Gaulle. L’ancien site a été démolis et rasé en 2012 pour laisser la place à une résidence pour séniors. Il ne subsiste plus rien du site historique et les archives qui pouvaient y demeurer n’ont pas été conservées.

Chaque institution scolaire constitue un patrimoine commun à ceux qui l’ont fréquenté. Celui-ci n’existe d’abord que d’une façon latente, dispersée et précaire. Il est confronté à des modalités de conservation toujours aléatoires et incertaines Il ne parvient à un état transmissible, qu’à partir du moment où un travail de constitution, de recherche, de construction, d’identification, de conservation, et de publication… est effectué.

D’une façon générale, les institutions publiques – et les institutions d’enseignement n’ échappent pas à cette règle – ne possèdent pas une culture qui les porte à conserver les traces de leur histoire, contrairement à nombre d’établissements anglo-saxons ou germaniques, pour ne citer qu’eux.

Ce sont des initiatives volontaires, individuelles ou associatives, qui entreprennent ces tâches. Parce qu’il ne peut exister de « mémoire » ou de « patrimoine » transmissible sans qu’un travail critique n’ait été conduit. Il ne faut pas confondre les « patrimoines touristiques » (le touriste est celui qui passe sans s’attacher à un lieu), et leurs récits d’apparence, avec le produit – nécessairement pluriel – du travail de la mémoire, toujours collaboratif, attaché à un terrain.

Marlène CAILLÉ et Johan VINCENT s’y sont consacrés. Leurs recherches et leurs publications doivent être saluées comme il convient. (9)

RÉFÉRENCES

1. FILLOUX Henri, En Route, Lectures courantes pour le cours élémentaire, Éditions de l’École, 1957. 158 p. Illustrations de René Bresson. Fonds du Groupe de Recherche sur le Marais Breton-Vendéen.
2. FILLOUX Henri,
En Route, Lectures courantes pour le cours élémentaire, Éditions de l’École, 1957. p. 155.
3. FILLOUX Henri,
Le Coucou à chanté, Lecture courante pour le cours préparatoire.  Éditions de l’École, 1964, 128 p. Fonds du Groupe de Recherche sur le Marais Breton-Vendéen.
4. FILLOUX Henri,
Le Coucou à chanté, Lecture courante pour le cours préparatoire.  Éditions de l’École, 1964, p. 112.
5. UNE RÉUNION DE PROFESSEURS,
Notre livre de Français, II. Le vocabulaire et la rédaction, Cours moyen 2e année (Classe de septième), LIGEL, 1963, 208 p. Fonds du Groupe de Recherche sur le Marais Breton-Vendéen.
6. GUITTON Jean, 
Conseils à deux enfants de France, Éditions Montaigne.
7. BAZIN, René,
La Douce France, J. De Gigord, 1933, 396 p. Avec notes explicatives de Mlle. A. MÉNÉTRIER, professeur à l’École normale.
Il s’agit de l’ « édition d’après guerre » comprenant l’ « Avant-propos » de 1911 et l’ « Avertissement de l’éditeur pour les nouvelles éditions d’après guerre ». L’édition de 1933 porte la mention « 87e à 96e mille ». Groupe de Recherche sur le Marais Breton-Vendéen.
8. BAZIN, René,
La Douce France, J. De Gigord, 1933, p. 5-6. La France est toute belle, chapitre I. Fonds du Groupe de Recherche sur le Marais Breton-Vendéen.
9. CAILLÉ Marlène et VINCENT Johan, « L’École de la rue de l’Avenir à Saint Jean de Monts », Cahiers de l’histoire du pays maraîchin, Publication de la Section Histoire, Arexcpo en Vendée, n°2, mai 2016, p. 4-19.

RÉFÉRENCES DES MANUELS SCOLAIRES CONSULTÉS

•     « École libre de Garçons de Saint-Jean-de-Monts (Vendée) »
FILLOUX Henri,
En Route, Lectures courantes pour le cours élémentaire, Éditions de l’École, 1957. Illustrations de René Bresson. Fonds du Groupe de Recherche sur le Marais Breton-Vendéen.
UNE RÉUNION DE PROFESSEURS,
Notre livre de Français, II. Le vocabulaire et la rédaction, Cours moyen 2e année (Classe de septième), LIGEL, 1963, 208 p. Fonds du Groupe de Recherche sur le Marais Breton-Vendéen.

•     « École Catholique de Filles, Saint-Jean-de-Monts, 85 ».
FILLOUX Henri,
Le Coucou à chanté, Lecture courante pour le cours préparatoire.  Éditions de l’École, 1964, 128 p. Fonds du Groupe de Recherche sur le Marais Breton-Vendéen.

Démolition de l’École de la rue de l’Avenir de Saint-Jean-de-Monts (Vendée). État du site le 14 octobre 2012.
©
Photographie CAD/Bernard Mérigot 2012

COMMENTAIRE du 29 septembre 2016

SAINT-JEAN-DE-MONTS.
A LA RECHERCHE DE TÉMOIGNAGES SUR L’ÉCOLE PRIVÉE

L’école catholique Saint-Jean, à Saint-Jean-de-Monts, a été créé à la fin du XIXe siècle. Pour les besoins d’un livre, une équipe de bénévoles est à la recherche de documents et de témoignages. Après avoir écrit un article sur l’école privée des filles, paru dans le numéro deux des Cahiers de l’Histoire du Pays Maraîchin, Marlène Caillé et Johan Vincent ont décidé de continuer l’aventure et l’idée d’un livre sur l’école Saint-Jean, à Saint-Jean-de-Monts, a émergé.
Pour mener à bien ce projet, l’équipe qui s’est constituée est à la « recherche de témoignages de toutes générations. Nous recherchons également des anecdotes du quotidien d’élèves, des documents tels que photos, bons points, livrets de notes… Nous avons d’ailleurs retrouvé un cahier de l’école datant des années 1890. » Et puis il y a aussi ces témoignages comme « l’eau mise dans la cour pour que les gars du marais ne traînent plus sur le chemin de l’école et arrivent plus vite pour jouer avec ces flaques d’eau…”
Johan Vincent, Evelyne Rocheteau, Marlène Caillé, Michel Naulleau, Bernard Pouvreau, Paul Violleau et Damien Ducept, Lucienne Violleau  travaillent sur la reconstitution. Contacts : Damien Ducept au 02 51 58 02 98 ou Marlène Caillé au 02 51 58 61 92 ou Bernard Pouvreau au 02 51 58 65 33 ou Paul Violleau au 02 51 58 08 36 ou Johan Vincent au 06 60 20 31 36.
RÉFÉRENCES
« Saint-Jean-de-Monts. A la recherche de témoignages sur l’école privée », Ouest-France, Édition Challans, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Saint-Jean-de-Monts, Noirmoutier, 29 septembre 2016. http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-jean-de-monts-85160/saint-jean-de-monts-la-recherche-de-temoignages-sur-l-ecole-privee-4524479

COMMENTAIRE du 14 septembre 2019
Quelles archives pour l’histoire de l’enseignement catholique ?

Michel LAGRÉE écrivait en 1995 :

« Il existe peu de choses sur l’enseignement qu’on appelle « libre », « privé » ou « catholique » au XXe siècle, en dépit de l’importance d’une institution qui scolarise un cinquième des enfants en moyenne, proportion pouvant s’élever à la moitié et même plus, dans certaines régions, comme l’Ouest.

Si certains collèges catholiques ont donné lieu à des monographies rétrospectives — genre déjà ancien, qui se renouvelle jusqu’aujourd’hui — les écoles primaires catholiques sont moins connues. Les histoires générales du système éducatif leur réservent une place plus ou moins importante.

Quant aux ouvrages dédiés, les références sur le sujet ne sont pas légion : on relèvera essentiellement une utile synthèse, mais de portée forcément générale, due à Marcel LAUNAY, et une grande thèse de fond, celle d’André LANFREY. Dans l’un et l’autre cas, il s’agit au demeurant d’une histoire portant surtout sur les questions institutionnelles, idéologiques. » (p. 25)

Il ajoutait à propos du problème de l’origine des sources :

« L’histoire de l’enseignement primaire catholique vérifie l’axiome de toute recherche : les archives n’existent pas, au départ, pour les historiens, mais pour le service quotidien des institutions ou personnes qui les produisent et sont mues par des préoccupations tout autres qu’historiques. D’où l’étonnement ou la déception, fréquentes et bien connues chez le chercheur débutant, et plus encore le chercheur débutant en histoire du système éducatif catholique (…). » (p.26)

« Lorsqu’il se tourne vers les archives privées — au sens large du terme, tel qu’on l’entend en histoire religieuse — le chercheur se heurte à la grande dispersion et à la grande variabilité, dans le temps, des principaux acteurs dans le champ scolaire catholique. » (p.27)

(Voir : LAUNAY Michel, « Les sources privées de l’histoire du catholicisme contemporain dans la région nantaise », dans Enquêtes et documents, Centre de recherche sur l’histoire de la France atlantique, Nantes, 1980, p. 171-181.

« Le renforcement du caractère associatif des établissements d’enseignement catholique) ne garantit pas toujours la conservation des papiers, et il peut arriver que la quête d’archives se résume assez vite en la chronologie des déménagements successifs, qui sont hélas souvent l’occasion d’autant de délestages ou d’autodafé. Pour un diocèse comme Rennes, où l’enseignement primaire privé est une institution assurément considérable, scolarisant entre les deux guerres une courte majorité des enfants, cela se traduit en tout et pour tout, pour la période antérieure à 194$, par deux registres du personnel. Il faut imaginer que ces registres ont constitué la seule source ultérieure, mince et fragile, pour l’établissement des retraites des personnels concernés. » (p. 29)

LAGRÉE Michel, « L’histoire de l’enseignement primaire catholique. Le problème des sources », in « L’enseignement catholique en France aux XIXe et XXe siècle, Numéro thématique, Revue d’histoire de l’Église de France, 1995, p. 25-34

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Savigny-sur-Orge. 18 août 1802 (30 thermidor an X) : Louis-Nicolas Davout achète le château. Le texte complet de l’inventaire

L’acquisition du château de Savigny-sur-Orge par Louis-Nicolas Davout a fait l’objet d’un jugement du tribunal de première instance du département de la Seine à Paris du 30 thermidor an X (18 août 1802). Un exploit de signification, daté du 19 vendémiaire an XI, a été établi. Il a été imprimé. Il s’agit d’un document de 18 pages. (1) Il est particulièrement intéressant car il comporte la description de l’ensemble des biens acquis, immobiliers et mobiliers.


Jugement d’adjudication du château de Savigny-sur-Orge
au profit de Louis-Nicolas Davout, du 30 thermidor an X (18 août 1802), page 1
Le pdf du texte complet (18 pages) est accessible sous le lien suivant :
Davout Adjudication Chateau SSO 1802

Le château de Savigny-sur-Orge
acquis par Louis-Nicolas Davout (1770-1823)
le 30 thermidor an X (18 août 1802).
Extrait de Savigny-sur-Orge, Mémoire en images, 2005 (2)

 

Le maréchal Davout à Savigny-sur-Orge.
Exposition. Inauguration de la place Davout.

Spectacle. Samedi 23 mai 1987. Composition Adecom.
Tract édité par la mairie de Savigny-sur-Orge, format 21 cm x 29,7.
Fonds privé CAD / BM
Davout, maréchal de Napoléon. Maire de Savigny-sur-Orge.
Conférence de Jean TULARD,
Samedi 25 mai 1991.

Tract 21 cm x 29,7 édité par la mairie de Savigny-sur-Orge.
Fonds privé CAD / BM

RÉFÉRENCES

1. Jugement d’adjudication du château de Savigny-sur-Orge au profit de Louis-Nicolas Davout du 30 thermidor an X (18 août 1802). Document imprimé de 18 pages comportant des mentions manuscrites. L’exemplaire reproduit a été acquis par la commune de Savigny-sur-Orge en 1987. Il est conservé par les archives de la ville. Le pdf du texte complet (18 pages) est accessible sous le lien suivant :  Davout Adjudication Chateau SSO 1802

La première page du jugement d’adjudication est reproduite dans  le livre : GROUPE D’ÉTUDE SUR L’HISTOIRE DE SAVIGNY-SUR-ORGE (Christian AUCLAIR, Henri BONNIN, Annie DEPRINCE, Simone DUSSART, Françoise JOSSEAUME, Bernard MÉRIGOT, Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, Muriel VAILLANT, Préface de Jean MARSAUDON), Mémoire en images : Savigny-sur-Orge, Éditions Alan Sutton, 2005 (Première édition),  128 p., ISBN 2-84910-340-3. Voir p. 19.

2. GROUPE D’ÉTUDE SUR L’HISTOIRE DE SAVIGNY-SUR-ORGE (Christian AUCLAIR, Henri BONNIN, Annie DEPRINCE, Simone DUSSART, Françoise JOSSEAUME, Bernard MÉRIGOT, Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, Muriel VAILLANT, Préface de Jean MARSAUDON), Mémoire en images : Savigny-sur-Orge, Éditions Alan Sutton, 2005 (Première édition),  128 p., ISBN 2-84910-340-3. Voir p. 18.

ARTICLES EN LIGNE

Louis-Nicolas DAVOUT
Château de Savigny-sur-Orge
Lycée Jean-Baptiste Corot

ARTICLES EN LIGNE sur http://savigny-avenir.info

ARTICLES référencés par Google

  • Des lettres autographes du Maréchal Davout en vente | Savigny-Avenir www.savignyavenir.fr/2012/…/des-lettres-autographes-du-marechal-davout-en-vente… 3 juin 2012 – Elle a été adressée par Louis Nicolas DAVOUT au baron FAIN, … Le maréchal Davout et sa famille à Savigny-sur-Orge, Arobace Éditions, …
  • Des objets du Maréchal Davout vendus aux enchères | Savigny-Avenir www.savignyavenir.fr/2011/…/des-objets-du-marechal-davout-vendus-aux-encheres/ 25 mai 2011 – Articles publiés sur le site « savignyavenir.info » en mai 2011 → … Le Maréchal Davout, qui fait l’acquisition du château de Savigny en 1802, …
  • La dynastie Vigier (1760-1894) | Savigny-Avenir www.savignyavenir.fr/1995/06/05/la-dynastie-vigier-1721-1894/ 5 juin 1995 – La famille Vigier fréquente la famille Davout, propriétaire du … Mention du présent article : http//www.savignyavenir.info/ISSN 2261-1819. BNF.

Mention du présent article http ://www.savigny-avenir.info
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Savigny-sur-Orge. « En raison de la chaleur, les rails se dilatent… » : l’étonnante communication institutionnelle de crise de la ligne SNCF / RER C.

LA LETTRE DU LUNDI DE MIEUX ABORDER L’AVENIR, n°206, lundi 25 juillet 2016

« Les trains DEBA et ELBA ne desservent plus la gare de Savigny-sur-Orge car les rails se dilatent à mesure que la température de l’air augmente ». Tel est l’étonnant message que l’on pouvait lire sur les écrans des quais de la gare de Juvisy-sur-Orge, le mercredi 20 juillet 2016, à 12 h 17. Par delà ce qui pourrait constituer une surprenante découverte  (la dilatation des rails sous l’effet de la chaleur…), nous devons nous interroger sur la fonction d’un tel énoncé qui appartient au discours de communication institutionnelle de crise d’un service public de transports en commun, celui de la SNCF.

« Les rails se dilatent à mesure que la température de l’air augmente ».
Écran d’information sur le quai de la Gare SNCF / RER C / Transilien de Juvisy-sur-Orge.
Mercredi 20 juillet 2016, 12 h 17.
©  Photo CAD / BM 2016

TRANSPORTÉS ET TRANSPORTEUR :
QUELQUES QUESTIONS

  • Que penser de l’explication/justification de la suppression de la desserte de la gare de Savigny-sur-Orge faite aux usagers ? Pourquoi cette gare est pas une autre ? Pourquoi une gare est-elle touchée et pas deux, trois, quatre… ?
  • Comment interpréter la logique fataliste fondée  sur : 1.  L’été, il fait chaud, 2. Donc les rails se dilatent, 3. C’est pourquoi, les trains ne peuvent plus s’arrêter dans certaines gares.
  • Quelle crédibilité les usagers peuvent-ils accorder à de tels arguments ?
  • Un tel discours cache-t-il  quelque chose qui n’est pas dit ? Un autre discours ? Ou bien des faits cachés ?
  • Quelle est la nature des rapports anthropologiques qui se construisent entre une entreprise de transports et ses usagers ?

« LA DILATATION DES RAILS »
Expérience vécue

Le message d’information des voyageurs affiché sur l’écran est généré par des causes. Il a des effets. Le train dans lequel ceux-ci sont montés à Paris-Austerlitz ne dessert pas la totalité des gares indiquées au départ. Arrivés en gare de Juvisy-sur-Orge, le conducteur fait une annonce indiquant que le prochain arrêt est celui d’Épinay-sur-Orge, c’est-à-dire qu’il passera devant la gare de Savigny-sur-Orge sans s’arrêter. Comme dans le sketch Le train pour Pau de CHEVALIER et LASPALÈS, « il y en a qui ont voulu descendre, ils ont eu des problèmes».

Sur le quai de la Gare SNCF / RER C / Transilien de Juvisy-sur-Orge.
Photo prise sur le quai dans le sens Paris-Province,
le mercredi 20 juillet 2016.
©  Photo CAD / BM 2016

Les voyageurs – crédules et obéissants – à destination de Savigny-sur-Orge descendent en gare de Juvisy-sur-Orge. Sur le quai, ils peuvent lire sur les écrans un message défilant : « Les trains DEBA et ELBA ne desservent pas la gare de Savigny-sur-Orge car les rails se dilatent à mesure que la température de l’air augmente ». Le discours n’appartient pas seulement à la catégorie de l’information mais, d’une façon plus particulière, à celle de justification, en l’occurrence celle d’un service non rendu, interrompu, suspendu. Et justifié : c’est l’été ! Il fait chaud ! Le message fait référence au phénomène physique de la dilatation des métaux sous l’effet de la chaleur.

Et si cela voulait dire autre chose ?

LA DÉCOUVERTE DU
« RISQUE DE RUPTURE D’UN RAIL »
Enquête de terrain

La consultation du site de la SNCF / Ligne C nous apprend que le mardi 19 juillet 2016 : « A 9h20, un risque de rupture du rail à proximité de Savigny-sur-Orge a nécessité dans un premier temps une interruption de toutes les circulations du secteur, avant une reprise progressive du trafic.» (1)

«Un risque de rupture du rail à proximité de Savigny-sur-Orge…»
Site de la SNCF https://malignec.transilien.com
consulté le mercredi 20 juillet 2016.
©  Photo CAD / BM 2016

Que veut dire «risque de rupture » ? Combien d’états peut connaître cette pièce métallique essentielle au chemin de fer ? Rail cassé, rail pas cassé, rail risquant de se casser… ? De quelle voie s’agit-il ? Sur le quai de la gare, il n’a été question ni d’une voie particulière, ni d’un quelconque risque de rupture de rail.

Une enquête de terrain est nécessaire. Que découvre-t-on dans l’après-midi du mercredi 20 juillet 2016, en longeant les quatre voies SNCF à Savigny-sur-Orge, entre le quartier de la Gare de Savigny-sur-Orge et le pont de l’autoroute A6, en empruntant la rue de l’Égalité et la rue des Rossays ? Qu’il y a un sérieux problème auquel la SNCF est en train de remédier. Dans la plus grande discrétion, car cette partie de la voie, du fait du manque d’entretien des talus, se trouve cachée par une végétation dense.

SNCF / RER C. Remplacement d’un rail à Savigny-sur-Orge
le mercredi 20 juillet 2016.
©  Photo CAD / BM 2016
SNCF / RER C. Remplacement d’un rail à Savigny-sur-Orge
le mercredi 20 juillet 2016.
©  Photo CAD / BM 2016
Remplacement d’un rail « présentant un risque de rupture » par la SNCF / RER C.
Changement de l’éclisse de liaison
à Savigny-sur-Orge le mercredi 20 juillet 2016.
©  Photo CAD / BM 2016
Remplacement d’un rail « présentant un risque de rupture » par la SNCF / RER C
à Savigny-sur-Orge, à hauteur du pont le l’autoroute A6, le mercredi 20 juillet 2016.
La photo a été prise depuis la rue, en direction de la gare d’Épinay-sur-Orge.
©  Photo CAD / BM 2016
SNCF / RER C Accès n°13 PK 22 + 350
rue des Rossays, à Savigny-sur-Orge.
C’est par cette porte que s’est fait l’accès au chantier de remplacement du rail
« présentant un risque de rupture » le 20 juillet 2016.
©  Photo CAD / BM 2016

Le discours relate-t-il des faits ? Ou bien les cache-t-il ?
Les faits relèvent-ils de l’information ou bien de la justification ?
Que croit-on, le discours ou les faits ?
Nous retiendrons que la communication institutionnelle de crise de la SNCF :
1. justifie un désordre de son réseau par un recours à l’inéluctable (la chaleur),
2. cache tout simplement un fait (la rupture d’un rail).

RÉFÉRENCES
1. SNCF,
« Retour sur la journée du 19 juillet 2016 sur le RER C », Ma ligne C Transilen, 20 juillet 2016. Texte signé « Claire ». https://malignec.transilien.com/2016/07/20/retour-journee-19-juillet-rer-c/ – more-13278

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Le déraillement du train Paris-Limoges à Brétigny-sur-Orge du 12 juillet 2013 (Train Crash, Rail Derailment, Rail Accident, Rail Wreck) Posted on 14 juillet 2013 by Bernard MÉRIGOT Le vendredi 12 juillet 2013, à 17 heures 14, le train Paris Limoges (Intercité TEOZ 3657) s’approche de la gare de Brétigny-sur-Orge, commune de 23 000 habitants du département de l’Essonne. Il a quitté la gare d’Austerlitz à 16 heures 58. … Continue reading → Posted in Accident ferroviaire, SNCF / RER, Transports en commun |

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RETOUR SUR LA JOURNÉE DU 19 JUILLET 2016 SUR LE RER C

La journée du 19 juillet 2016 a été particulièrement difficile pour vous, à la suite d’une accumulation de nombreux incidents (détaillés ci-dessous) sur notre Ligne.
L’ensemble de ces événements a entraîné des interruptions de circulation et de nombreux retards.
• A 9h20, un risque de rupture du rail à proximité de Savigny-sur-Orge a nécessité dans un premier temps une interruption de toutes les circulations du secteur, avant une reprise progressive du trafic. La vitesse des trains a néanmoins dû être réduite par mesure de précaution, jusqu’à 7h ce matin.
• Vers 14h, une caténaire s’est affaissée au nord de la gare de Brétigny-sur-Orge. La vitesse des trains a été limitée à 30km/h sur une distance d’un kilomètre, ralentissant les trains en direction des gares de Dourdan et de Saint Martin d’Étampes.
• A 15h30, un train de marchandises est tombé en panne sur les voies du RER C au sud de Juvisy-sur-Orge et n’a pu être dégagé avant 21h30, impactant fortement la pointe de soirée. Pendant ces six heures, le plan de transport a été adapté afin de dévier les trains prévus sur cette voie occupée (RER C mais aussi TER, Intercités et trains de marchandises). L’occupation de cette voie ainsi que la limitation de vitesse imposée dans le secteur de Savigny-sur-Orge nous ont contraints à supprimer certains trains.
• A 17h25, une caténaire, dilatée sous l’effet de la chaleur, a touché la toiture d’un train vide de voyageur puis a été arrachée sur une distance de 200 mètres à proximité de la gare de Bibliothèque François-Mitterrand. Suite à cet incident, toutes les circulations ont été interrompues dans ce secteur et dans les deux sens de circulation. Une fois l’alimentation électrique remise en service, le trafic a pu reprendre sur deux voies aux alentours de 18h. Les équipes de maintenance de SNCF Réseau ont travaillé toute la nuit pour réparer la caténaire et permettre une reprise du trafic sur la voie concernée à 6h50 ce matin. Par mesure de précaution, la vitesse reste cependant limitée à 30km/h aujourd’hui.
• Vers 18h, un aiguillage à Montigny Beauchamp et deux autres à St Quentin en Yvelines ont subi des dysfonctionnements. Dans l’attente d’une certitude du bon positionnement de leurs aiguilles, aucun train n’a circulé sur ces trois aiguillages par mesure de sécurité.
• Enfin, l’explosion d’un transformateur en Gare du Nord vers 18h30, par suite d’un acte de malveillance, a eu des impacts sur tout le secteur du nord de la ligne C. La perte d’alimentation électrique a provoqué l’arrêt des trains sur la branche nord.
Ces incidents auront encore aujourd’hui des conséquences sur le trafic
Les incidents d’hier ne nous ont pas permis de disposer de la totalité des rames dans le sud de la Ligne. Afin de mettre en service le plus de trains possibles, certaines rames en unité double ont été passées en unité simple.
Par mesure de sécurité et pour préserver la caténaire affaissée, la vitesse des trains est toujours ralentie dans les secteurs de Brétigny-sur-Orge et de Bibliothèque François Mitterrand.
Nous sommes conscients des difficultés rencontrées par nos voyageurs hier et encore aujourd’hui, et vous prions de nous excuser pour ces conditions de transport dégradées. »
20 juillet 2016
RÉFÉRENCES
SNCF, « Retour sur la journée du 19 juillet 2016 sur le RER C », Ma ligne C Transilen, 20 juillet 2016. Texte signé « Claire ». https://malignec.transilien.com/2016/07/20/retour-journee-19-juillet-rer-c/ – more-13278

La Lettre du lundi de Mieux Aborder l’Avenir
n°206, lundi 25 juillet 2016

Mention du présent article http ://www.savigny-avenir.info
ISSN 2261-1819
Dépôt légal du numérique, BNF 2016


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