RETOUR SUR L’ANNÉE 2008
Je ne cèderai pas à la tentation des pentes molles et faciles
Charles de Gaulle
L’actualité politique a été marquée en 2008 à Savigny-sur-Orge par les élections municipales du mandat 2008-2014 et par le décès de Jean MARSAUDON, Député-maire. Rappelons les dates :
- 9 mars 2008 : élection de la liste conduite par Jean MARSAUDON,
- 15 mars 2008 : élection de Jean MARSAUDON, maire, et des adjoints au maire,
- 18 septembre 2008 : décès de Jean MARSAUDON,
- 29 septembre 2008 : élection de Laurence SPICHER-BERNIER, maire, et des adjoints.
LES TROIS CONFIANCES
Confiance des électeurs, confiance des membres du conseil municipal, confiance du maire
Lors des élections, les rapports entre les électeurs et les candidats pour lesquels ils votent, sont marqués par la confiance. Les rapports entre les membres d’une liste formant la majorité d’un Conseil municipal sont également fondés sur la confiance : ils font confiance au maire et aux adjoints qu’ils élisent, le maire fait confiance à ses adjoints et à ses conseillers municipaux élus.
PROGRAMME MUNICIPAL 2008-2014
Quel était votre programme en 2008 ?
En mars 2008, je me suis engagé en tant que 2e adjoint au maire, aux côtés de Jean MARSAUDON, sur un programme électoral. Cette confiance a été fondée sur ce programme électoral, programme publié, au lendemain de l’élection municipale, dans un numéro spécial du Bulletin municipal, en avril 2008, p. 3 à 15. Le maire et chaque adjoint au maire y exposent chacun son programme. On peut y lire, sur une demie page le texte ci-dessous.
LE PROGRAMME 2008 DE BERNARD MÉRIGOT
« Bernard MÉRIGOT, maire-adjoint délégué au patrimoine, au développement durable et aux syndicats intercommunaux.
Maire adjoint sortant, il était – et demeure – délégué au patrimoine, au développement durable et aux syndicats intercommunaux. Sa délégation comprend les archives, le musée et la Bibliothèque-Médiathèque André Malraux. Le Conseil municipal l’a de nouveau désigné comme délégué au Syndicat de l’Orge (SIVOA), au Syndicat de l’Yvette (SIAHVY), au SIREDOM et au SMOYS. Il est à l’origine du « Projet de développement durable/Agenda 21 » de la ville. Il coordonne le Groupe d’étude sur l’histoire de Savigny-sur-Orge.
Mes objectifs :
- Actions et pratiques citoyennes dans les trois domaines du développement durable (économique, social, environnemental) en incluant la solidarité entre générations et territoires (valorisation du patrimoine, accès à la connaissance et à l’éducation).
- Mise en place de l’Agenda 21.
- Poursuite du programme pédagogique partenarial « L’École du développement durable ».
- Entretien, aménagements et lutte contre les pollutions des deux rivières (Orge et Yvette).
- Contrôle des réseaux séparatifs eaux usées/eaux pluviales.
- Bilan carbone, réduction de la consommation d’énergie, récupération des eaux de pluie des bâtiments communaux.
- Amélioration du tri sélectif et de la réduction des déchets ménagers en application des directives de Nelly Olin (2005) et du Grenelle de l’environnement (2007). »
Bulletin municipal de la Ville de Savigny-sur-Orge, avril 2008, p. 12.
Qu’est-ce qu’un programme municipal ?
Un programme municipal est un document qui est publié. C’est un engagement qui est pris devant l’ensemble des habitants. Il suppose la mise en oeuvre de moyens. Il implique le respect de règles de dialogue, de concertation et de bonne gouvernance.
LE DÉCÈS DE JEAN MARSAUDON
Que s’est-il passé après le décès de Jean MARSAUDON en septembre 2008 ?
Le 29 septembre 2008, le Conseil municipal a procédé à deux élections : celle de Laurence SPICHER-BERNIER, maire (30 voix), et, celle – au scrutin de liste – de Bernard MERIGOT, 1er adjoint, et des dix autres adjoints (30 voix). Tous ont été élus avec le même nombre de suffrages, bénéficiant de la même confiance du Conseil municipal.
Comment s’est déroulée l’exécution de ce programme depuis septembre 2008 ?
En 1996, Jean MARSAUDON et moi avons créé un « Service du Patrimoine » qui, en 2007, a pris le nom de « Service du Patrimoine et du développement durable ». Ce service municipal, dont les missions ont été décrites au fil de ces treize dernières années dans de nombreux documents, disposait d’un bureau, d’un budget, et d’un fonctionnaire territorial à plein temps. Trois fonctionnaires territoriaux se sont succédés en treize ans.
Le 1er septembre 2009, Laurence SPICHER-BERNIER a décidé, sans concertation, la suppression pure et simple du « Service du Patrimoine et du développement durable ». Toutes les activités du service ont été arrêtées. Après plus d’un mois et demi, je n’ai pas obtenu d’éclaircissement. Mieux, une rumeur a commencé à courir dès septembre en Mairie selon laquelle je n’étais plus élu !
Le 19 octobre 2009, Laurence SPICHER-BERNIER a remis en cause ma délégation de représentant du Conseil municipal au SIREDOM. Elle a proféré de fausses accusations. Elle ne m’a pas laissé m’exprimer devant le Conseil municipal en me refusant la parole le 19 octobre 2009.
ACCOMPLIR UN PROGRAMME MUNICIPAL
Disposez-vous des moyens pour accomplir ce programme ?
Aujourd’hui, en octobre 2009, je ne dispose plus des moyens nécessaires pour remplir le programme auquel je me suis engagé en mars 2008. Je subis des pressions, des représailles, des médisances… sur mes liens avec Jean MARSAUDON au cours des derniers mois de sa vie, des dénonciations calomnieuses… La confiance n’est pas à sens unique : elle est nécessairement réciproque. Il y a une rupture du lien de confiance qui existe entre un 1er adjoint et un maire.
CONTINUITÉ OU RUPTURE DES VALEURS ?
Peut-on dire que Mme. SPICHER-BERNIER a les mêmes valeurs que Jean MARSAUDON et que vous-même ?
Par-delà la question de confiance réciproque, il s’agit d’une question d’éthique politique : une remise en cause des valeurs et des réalisations pour lesquelles je me suis engagé sans discontinuité depuis 1983 auprès de Jean MARSAUDON et sous sa direction. Je ne trouve plus ces valeurs à Savigny-sur-Orge depuis quelques mois. Certains disent qu’une stratégie « de la terreur » s’est installée en mairie. L’Homme – préoccupation centrale du Général de Gaulle – n’est plus au coeur de la politique locale menée par le nouveau maire. Il y a une rupture par rapports aux engagements que j’ai pris en 1983, en 1989, en 1995, en 2001, en mars 2008.
LA PURGE
Que se passe-t-il depuis le 29 septembre 2008 ?
Depuis le 29 septembre 2008, Laurence SPICHER-BERNIER pratique une politique de mise à l’écart, d’élimination de proches de Jean MARSAUDON et de ses compagnons d’armes : sa secrétaire particulière, sa veuve, des fonctionnaires, le 1er adjoint… On fait le vide autour de sa mémoire, de ses réalisations, de son programme. Depuis 1983, « le Taureau de Savigny » au caractère trempé, m’avait accordé sa confiance jusqu’à son décès en me donnant des responsabilités croissantes en 1989, 1995, 2001 et 2008. Cette confiance m’a été renouvelée par sa veuve, sollicitée sur la constitution du bureau constitutif de l’association du « Comité du souvenir Jean Marsaudon », elle a donné son accord pour que j’y figure, seul élu de Savigny-sur-Orge.
À qui le tour demain ? Pour avoir chassé les staliniens à ses côtés en 1983, j’ai le sentiment qu’ils sont de retour : la « purge » est sévère.
LA DÉMISSION
Quelles sont vos décisions ?
Je ne peux que constater que la majorité de Laurence SPICHER-BERNIER, Maire, s’effrite puisque des maires adjoints, élus avec 30 voix en 2008, en obtiennent 22 ou 20 pour la délégation au SIREDOM en 2009. J’ai d’ailleurs déposé un recours contre les irrégularités de cette délibération.
Je ne peux pas contribuer à l’inacceptable en cautionnant cette gouvernance. J’organise une action pour « mieux aborder l’avenir ».
J’ai adressé ma démission de 1er adjoint au Préfet et au maire de Savigny-sur-Orge. Je demeure membre du Conseil municipal.
MESSAGE D’AVENIR
Quel est votre message pour l’avenir ?
Comme l’écrit dans Les Feuillets d’Hypnos, René CHAR : « Ne t’attardes pas à l’ornière des résultats. »
La Lettre de Bernard Mérigot, 22 octobre 2009