Le refus par les citoyens du compteur/capteur/communiquant Linky est légal

Linky est un compteur/capteur/communiquant de données concernant les consommations d’électricité domestiques. Sa fonction principale n’est pas de totaliser les quantités d’énergie consommées, mais de capter, d’enregistrer et de transmettre un maximum de données personnelles sur les modes de vie des abonnés afin de les commercialiser. Le refus de son installation est légal. La photographie ci-dessous, prise le 5 août 2020 l’atteste.

« Refus légal du compteur capteur communiquant Linky. Pose forcée = infraction passible de poursuites civiles et pénales. Art. 226-4 à 432 du Code Pénal, Art. 544 du Code Civil. PROPRIÉTÉ PRIVÉE ». ©Photographie Bernard Mérigot/CAD

Le texte complet de l’affiche apposée sur le boîtier d’alimentation d’un pavillon est le suivant :

REFUS LÉGAL
du compteur capteur communiquant Linky
POSE FORCÉE = INFRACTION

passible de poursuites civiles et pénales
Art. 226-4 à 432 du Code Pénal, Art. 544 du Code Civil
PROPRIÉTÉ PRIVÉE


CONTRE L’EXPOITATION COMMERCIALE DES DONNÉES
DES ACTIVITÉS PERSONNELLES

Le « capitalisme numérique » fait l’objet d’études et de recherches universitaires permanentes. Les conclusions qui sont tirées par les sociologues, ethnologues et anthropologues de terrain du monde entier, membres de l’ International Sociological Association (ISA), créée par l’UNESCO, aboutissent à constater les continuités grandissantes des relations sociales fondamentales d’exploitation économique, d’aliénation culturelle et de domination politique.
Dans le dernier numéro de son bulletin, mis en ligne dans toutes les principales langues du monde, l’International Sociological Association s’exprime ainsi :

« Les utilisateurs des machines numériques constituent une nouvelle classe exploitée à travers les plateformes de médias sociaux ou les producteurs de médias numériques. Les technologies de surveillance menacent les droits individuels des citoyens ; et les intérêts du capital limitent le potentiel démocratique (…) . »

« On oublie souvent que la production de la culture médiatique mondiale contemporaine repose sur la communication et la coopération – lesquelles sont contrôlées et gérées par les géants du numérique. En tant qu’utilisateurs de plateformes de médias sociaux, nous faisons office de travailleurs numériques non rémunérés pour ces entreprises, sachant qu’elles exploitent les traces de nos données personnelles. »

« Mark ANDREJEVIC, sociologue australien, s’est intéressé à la logique des modèles commerciaux basés sur les données. Dans son article, il traite de la tendance croissante à la génération automatique de données et du rôle joué par les acteurs capitalistes qui les détiennent et les accumulent. » 

Refus d’installation d’un compteur électrique Linky. « Refus légal du compteur capteur communiquant Linky. Pose forcée = infraction passible de poursuites civiles et pénales. Art. 226-4 à 432 du Code Pénal, Art. 544 du Code Civil. PROPRIÉTÉ PRIVÉE ». ©Photographie Bernard Mérigot/CAD

POUR CONCLURE

Une démocratie n’est pas une maison à deux étages où les habitants du premier étage (le gouvernement, les administrations publiques, les multinationales…)  auraient le privilège d’imposer aux habitants du rez-de-chaussée (les citoyens) ce qu’ils doivent penser et faire. Il faut revenir aux idées défendues par John DEWEY : ce sont les citoyens qui savent mieux que quiconque ce qui est bon pour eux.

Nous savons tous que les données collectées par Linky seront aux mains d’innombrables intermédiaires et prestataires. Elles seront inévitablement pillées, détournées, vendues. Car le suivi, minute par minute, jour après jour, des consommations d’électricité, est porteur de précieux renseignements sur les modes de vie et des citoyens, là où ils habitent, dans leur foyer, dans leur famille. C’est une manne pour détecter de nouveaux marchés commerciaux et vendre de nouveaux produits.

L’organisation nationale qu’était EDF, voulue par le Général de Gaulle au lendemain de la Libération en 1946 sous la forme d’un Établissement public industriel et commercial (EPIC) a bel et bien disparu en devenant en 2004 une société anonyme (SA). Les directives européennes n’auront été qu’un prétexte pour imposer un choix contraire aux intérêts d’indépendance énergétique nationale.

Les  abonnés au service public de distribution de l’électricité ont la liberté de refuser de participer (gratuitement) à la collecte de données qui leur appartiennent, et de les mettre (gratuitement) à la disposition d’entités commerciales masquées. Rien ne garantit aujourd’hui la pureté de leurs intentions. Et rien ne garantit demain, ni la durabilité institutionnelle d’ENEDIS, ni la durabilité de ses intentions. Ni celle des gouvernants de demain. Ce qui est dit aujourd’hui n’engage en rien ce qui sera dit demain.

Linky chez soi, c’est un espion à domicile que l’on renseigne soi-même sur tous nos faits et gestes, ceux de nos proches, ceux de nos enfants. Pour toujours…

Bernard MÉRIGOT


RÉFÉRENCES
ECKER Marlen van den, SAVIGNANI Sebastian,
« Médias et communication à l’ére numérique », Dialogue Global, International Sociological Association (ISA), 10.2, 2020. https://globaldialogue.isa-sociology.org/volume-10-issue-2/
Marlen van den Ecker est professeur de sociologie à l’Université Friedrich Schiller d’Iéna (Allemagne) et Sebastian Sevignani, est professeur de Sociologie à l’Université Friedrich Schiller d’Iéna et à l’Université de Paderborn (Allemagne).


ARTICLES EN LIGNE sur http://savigny-avenir.info concernant Linky

LÉGENDES DES ILLUSTRATIONS

  • « Refus légal du compteur capteur communiquant Linky. Pose forcée = infraction passible de poursuites civiles et pénales. Art. 226-4 à 432 du Code Pénal, Art. 544 du Code Civil. PROPRIÉTÉ PRIVÉE ». 5 août 2020 © Photographie Bernard Mérigot/CAD
  • Refus d’installation d’un compteur électrique Linky. « Refus légal du compteur capteur communiquant Linky. Pose forcée = infraction passible de poursuites civiles et pénales. Art. 226-4 à 432 du Code Pénal, Art. 544 du Code Civil. PROPRIÉTÉ PRIVÉE ». ©Photographie Bernard Mérigot/CAD

COMMENTAIRE
6 août 2020

Les structures, les dénominations et les évolutions de la distribution du service public de l’électricité ne sont pas simples.

Enedis (anciennement Électricité Réseau Distribution France, ERDF), est une société anonyme à conseil de surveillance et directoire, filiale à 100% d’EDF, chargée de l’aménagement de 95% du réseau de distribution d’électricité en France ;
Enedis a été créée le 1er janvier 2008 sous le nom d’ERDF, par la scission des activités de distribution d’électricité d’EDF avec les activités de production, de transport et de commercialisation de l’électricité. Elle a repris les activités préalablement assurées par EDF Gaz de France, EDF Réseau Distribution « qui opéraient en tant que directions d’EDF SA dotées d’une indépendance de gestion ».
Le 31 mai 2016, ERDF a pris le nom d’Enedis.

Elle ne doit pas être confondue avec RTE qui est le gestionnaire du réseau de transport d’électricité en haute tension (supérieur à 50 kV (HTB).


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Référence du présent article : http://www.savigny-avenir.fr/2020/08/05/le-refus-par-les-citoyens-du-compteur-capteur-communiquant-linky-est-legal/

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