Gouvernances locales. Démocratie expérimentale. Démocratie participative. Expertise citoyenne. Intelligence territoriale. Recherche contributive. Éditorialisation des territoires… Plus de 1 000 articles en ligne sur http://www.savigny-avenir.info abordent ces thèmes. La ligne éditoriale de ce media numérique (ISSN : 2261-1819. Dépôt légal du numérique. BNF) est définie sous le titre de « A la recherche de la démocratie locale ».
A LA RECHERCHE DE LA DÉMOCRATIE LOCALE
Pourquoi tant de déclarations politiques sont-elles partisanes, agressives, et méprisantes à l’égard de ceux qui sont désignés comme des « adversaires » ?
Combien de simples électeurs, de membres de partis politiques, ou de « militants » sont-ils partis, plein d’espoirs et d’illusions et, au lendemain d’une campagne électorale, ont eu le sentiment d’avoir été exploités, trompés et déçus ?
Combien d’hommes et de femmes, élus, compétents et dévoués, ont-ils vus leurs actions entravées par d’autres qui tout simplement, refusant toute éthique collaborative à l’égard du bien commun, voulaient soit prendre leur place, soit les éliminer ?
Combien se sont trouvés – et continuent de se trouver – poursuivis par les pouvoirs en place pour avoir tout simplement exercé le simple principe de la liberté de pensée, de parole et d’écriture qui veut que « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » ?
L’exercice de l’activité politique comporte-t-il des risques ? La réponse est oui. Ceux-ci concernent aussi bien ses acteurs que ses spectateurs. Le marché politique est devenu un marché économique. Ainsi, l’activité politique a recours aux moyens de la publicité pour répondre à une demande que l’on peut légitimement suspecter de ne pas être librement exprimée, mais fabriquée. Comme l’a observé Joseph SCHUMPETER dans les années 1940, la professionnalisation du personnel politique a transposé au niveau politique la logique économique producteur/consommateur : les hommes et les femmes politiques des producteurs de politique, les électeurs sont devenus des consommateurs de politique. Le risque principal de cette logique est que l’offre ne corresponde pas une demande réelle, ou bien que le produit livré ne corresponde pas aux attentes.
Faut-il pour autant se détourner de l’activité politique ? La réponse est non. Parce qu’il faut espérer, au-delà des pièges et des chausse-trappes, que le « bien public » doit l’emporter. On connaît les quatre questions posées par Emmanuel KANT dans sa critique de la raison pure : « Que puis-je connaître ? Que dois-je faire ? Que m’est-il permis d’espérer ? Qu’est-ce que l’homme ? ». Quatre questions éminemment politiques.
- Que puis-je connaître sur la façon dont le budget de ma commune, de ma communauté, de mon conseil général est fixé, sur les dépenses décidées en matière d’urbanisme, sur la performance coût/résultats des politiques publiques menées ? Et d’abord, l’égalité d’accès aux informations publiques est-elle assurée ?
- Que dois-je faire pour que le pouvoir politique ne soit pas exercé exclusivement par une classe d’élus et de fonctionnaires ? Pour qu’il soit partagé et qu’il prenne en compte l’expertise de la société civile, citoyenne et associative. Pour qu’il soit ouvert à la concertation.
- Que m’est-il permis d’espérer de l’exercice des pouvoirs locaux ? Les pratiques réelles correspondent-elles au désir démocratique des territoires ? Est-il normal que des citoyens ne comprennent plus rien aux compétences exercées par les communes, les communautés et les conseils généraux ?
- Qu’est-ce que l’homme politique ? Qu’est-ce que la femme politique ? La Constitution leur donne-t-elle une existence « naturelle » ? Sont-ils des amateurs ou des professionnels ? Des ambitieux (et ambitieuses) ou des honnêtes hommes (et honnêtes femmes) ? Qu’est-ce qui les forme à cette fonction ? Comment transmettent-ils leurs expériences ?
C’est en effectuant un va-et-vient entre connaissances concrètes et actions territoriales que l’on doit être en mesure de proposer un décodage du discours tenu sur la gestion des territoires et de leurs habitants, une réflexion sur les pratiques, sur les textes législatifs et réglementaires qui les légitiment, sur les moyens d’améliorer une jurisprudence administrative, parfois lacunaire et souvent mouvante, sur les perfectionnements que les acteurs doivent élaborer avec le législateur afin que la loi républicaine réponde aux attentes citoyennes.
Parmi les nombreux articles en ligne sur http://www.savigny-avenir.fr. Voir notamment :
- http://www.savigny-avenir.fr/2012/02/16/les-elus-sont-ils-victimes-de-la-professionnalisation-de-la-politique/
- http://www.savigny-avenir.fr/2011/12/30/les-effets-de-la-professionnalisation-de-la-politique-joseph-schumpeter-daniel-gaxie/
© Bernard MÉRIGOT et Mieux Aborder L’Avenir, 2015
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Recherche-action «Territoires et démocratie numérique locale»
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ISSN 2261-1819 Dépôt légal du numérique, BNF 2015