EN POLITIQUE, QUELLES SONT LES CAUSES ?
QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES ?
Comment fonctionne la rhétorique politique ? André GOSSELIN rappelle dans son livre sur Les attributions causales en rhétorique (1) que « l’essentiel de la rhétorique politique consiste en des énoncés de cause ou de conséquence portant sur des problèmes et des décisions politiques ». S’appuyant sur la théorie cognitive des attributions causales, il ouvre des perspectives nouvelles à la théorie de l’argumentation, notamment dans le champ de l’argumentation politique.
LES 4 ATTRIBUTIONS CAUSALES EN POLITIQUE
Il identifie quatre attributions causales :
- les attributions dispositionnelles,
- les attributions contextuelles,
- les attributions auto-avantageuses,
- les attributions différentielles entre acteurs et observateurs.
Pour lui, les « procédés cognitifs » et les « biais argumentatifs » forment l’essentiel du discours politique.
Comme le rappellent Ruth AMOSSY et Roselyne KOREN (2) le discours politique est construit essentiellement sur l’argumentation. Des trois discours définis par ARISTOTE (3), le discours délibératif, destiné à réguler la vie de la Cité, est au centre du dispositif rhétorique de la politique. Fondé sur l’exhortation et la dissuasion, il vise l’avenir en termes d’avantages et d’inconvénients. C’est en ces termes que l’on doit définir aujourd’hui la communication politique.
Alors, pourquoi accepte-t-on, au quotidien, que certains discours politiques consistent d’une façon presque entièrement exclusive, en accusations, invectives et attaques personnelles… ? Le discours est alors plus que le symptôme de la carence démocratique. Il en est le prescripteur.
Pour le politique, l’avenir doit être pensé en termes d’avantages et d’inconvénients. Cela ne peut en aucun cas se résumer en un monologue expliquant que l’on a – seul – raison. Tout au contraire, l’écoute de l’autre est indispensable.
RÉFÉRENCES
1. GOSSELIN André, Les Attributions causales en rhétorique, Éditions du CNRS, 1995.
2. AMOSSY Ruth et KOREN Roselyne, Argumentation et discours politiques, Mots, Les langages du politique, n°94, 2010, ENS Éditions.
3. ARISTOTE, Rhétorique, Les Belles lettres, 1967. Traduction de Médéric DUFOUR.
Mieux Aborder L’Avenir, La Lettre du Lundi, 10 septembre 2012
Mention du présent article : http//www.savigny-avenir.info/ ISSN 2261-1819