DÉCODAGE
CONTEXTE. Le vote du budget primitif annuel est pour une commune un acte majeur. Quelles que soient les différences d’analyse entre majorité et oppositions, un débat serein en séance publique du conseil municipal est indispensable. La démocratie exige que tous les points de vue puissent librement s’exprimer.
ENJEUX. Que se passe-t-il lorsqu’un pouvoir municipal en place accuse sans limite ses opposants ? Tout écart à la norme républicaine ne serait-il pas le signe clinique d’une mauvaise gouvernance ? L’ « exercice du pouvoir » ne deviendrait-il pas une « campagne électorale permanente » ?
DOCUMENT
« SAVIGNY-SUR-ORGE
La dette de la ville dynamite le budget
Les vifs échanges n’ont duré que cinq minutes entre la maire UMP Laurence Spicher-Bernier, et le groupe d’opposition PS et apparentés, Imagine Savigny. Cinq longues minutes au cours du conseil municipal hier midi, où chacun a frôlé l’extinction de voix.
UNE FAIBLE MAJORITÉ
La maire martelant que c’est elle qui tenait les rênes de la séance du conseil, rappelant à l’envie son pouvoir d’exclure de la salle quiconque viendrait troubler l’ordre de la réunion.
L’opposition cherchant à montrer qu’elle ne serait pas docile aux injonctions d’un édile, « qui ne respecte pas la loi ». Une fois la tension redescendue, les élus ont procédé au vote du budget 2012. Il a été adopté à une faible majorité : 20 voix pour, 16 contre, et 1 abstention.
DES INVESTISSEMENTS EN BAISSE
Qualifié de « prudent » par Laurence Spicher-Bernier, et d’un montant d’un peu plus de 50 000 000 €, ce budget a été bâti dans la perspective de contenir au maximum les dépenses, notamment les charges du personnel, et de limiter les investissements (8 000 000 €) en privilégiant les travaux de bâtiments scolaires, d’équipements sportifs et de voirie. Enfin, Laurence Spicher-Bernier a annoncé une « maîtrise de la dette » grâce à « une réduction du programme d’emprunt ».
DETTE : + 30%
Au 1er janvier 2012, la dette de la commune a malgré tout atteint 38 000 000 €, soit une augmentation de + 30% par rapport à 2011. Le taux de la dette par habitant est d’environ 1 023 €. « Plus la fiscalité augmente, moins il y a de services rendus aux Saviniens. Plus la ville s’endette, moins elle investit », s’est insurgé Jean-Claude Léost, d’Imagine Savigny. « Avec cette budgétaire, on va droit dans le mur » a renchéri son collègue Jean-Marc Defrémont.
Contre-attaque de la maire qui s’est attelée à comparer la fiscalité de Savigny-sur-Orge à celle d’Athis-Mons et de Viry-Châtillon, pour conclure qu’au vu de la gestion de ces deux villes de gauche, elle n’a pas « de leçon à recevoir ». « La gestion en bon père de famille, nous l’assurons » a dit la maire.
Farida CHADRI »
RÉFÉRENCES
COMMUNE DE SAVIGNY-SUR-ORGE, « Savigny-sur-Orge. La dette de la ville dynamite le budget », Le Parisien Essonne-matin, 9 février 2012. Article de Farida Chadri.