L’ÈRE DES HYPER-PRÉSIDENCES MET A MAL LA DÉMOCRATIE
Apparue récemment (2008) l’expression d’ « hyper-président » pointe un symptôme, celui de la dérive d’une fonction.
Il est urgent de revenir à ce qui constitue les vraies fonctions d’un président, par exemple dans le cas de ceux qui sont élus et qui président des assemblées délibérantes. Les associations Loi de 1901, d’une façon générale, ne sont pas à l’abri de cette dérive.
Rappelons que le président d’une association Loi de 1901 :
- préside l’assemblée générale qui est une assemblée délibérante composée, (conformément aux statuts) des membres de l’association,
- préside les réunions de conseil d’administration, assemblée délibérante composée de membres élus par l’assemblée générale,
- préside les réunions de bureau.
Dans le monde anglo-saxon (au Canada par exemple), d’une façon générale, la confiance des membres des assemblées délibérantes est fondée sur l’impartialité qu’ils attendent de leur président. Selon cette conception, un président ne doit pas se placer dans une situation partisane. Lorsqu’une question ne trouve pas de majorité, le président doit la laisser ouverte pour un examen ultérieur afin de permettre à la l’assemblée de poursuivre la discussion. Il ne participe pas au débat. Il ne vote pas. Il n’intervient qu’en tant qu’arbitre en cas d’égalité des voix.
Cela ne veut pas dire que les présidents et les présidentes n’ont pas d’opinion personnelle, ne pensent rien, ou n’expriment rien. Simplement lorsque le (ou la) président(e) d’une association parle ou agit, c’est au nom de l’assemblée qu’il (ou elle) représente.
Cet exemple, à méditer, est à l’opposé de l’exercice du pouvoir personnel. Il renforce le poids des décisions qui respectent la légitimité des instances démocratiques.