Un vote du budget primitif 2011 très juste…

LE SPECTRE DE LA MISE EN MINORITÉ

On se souvient que Laurence SPICHER-BERNIER, maire de Savigny-sur-Orge, avait été mise en minorité par le conseil municipal sur le vote des taux du budget primitif 2010 (22 voix contre, 17 voix pour, 39 votants) lors de la séance du 22 mars 2010.

UNE TRÈS COURTE MAJORITÉ

Cette année, le vote du Budget primitif 2011 a été adopté d’une très courte majorité : 21 voix pour, 17 voix contre, 1 abstention (39 votants).

Le conseil municipal comprend 39 conseillers municipaux élus en mars 2008 :

  • 30 élus pour la liste d’Union républicaine (UMP, Nouveau centre, Non inscrits),
  • 7 élus pour la liste Imagine Savigny (PS, Les Verts, Parti Radical, MODEM, Cap 21),
  • 2 élus pour la liste Savigny-Égalité (DVG).

En 2009, le mode de gouvernance autocratique et despotique de Laurence SPICHER-BERNIER a modifié l’équilibre issu du scrutin de 2008. Aujourd’hui, en mars 2011, mathématiquement, 20 UMP et Non inscrits constituent la majorité du maire.

L’opposition compte 19 élus répartis comme suit :

  • 10 UMP, DLR, Non inscrits,
  • 5 PS, Modem, Non inscrit,
  • 2 Europe Écologie Les Verts,
  • 2 DVG.

Le Budget primitif 2011 n’a pas été voté par chapitre mais globalement à l’issue des débats. La fin de la présentation a été savamment orchestrée : deux élus de la majorité du maire ont réclamé un vote à bulletin secret. A dire vrai, l’urne en bois, circulait bien avant dans la salle. Elle a fait son apparition durant les débats entre les mains d’un policier municipal qui l’a utilisé pour empêcher une des portes donnant sur l’extérieur de se refermer afin de faire circuler l’air. Voilà comment se servir intelligemment et d’une façon indiscutable d’une urne ! Le vote unique à scrutin secret du 28 mars 2011 est étonnant :

  • 21 voix pour,
  • 17 voix contre,
  • 1 abstention : on voit qu’il y a un courageux – ou un endormi – qui n’a aucun avis. Il ne risque pas de se tromper. Bravo !

LE SECRET DU VOTE EST PRÉ-DÉTERMINÉ

Le secret du vote est un principe républicain qu’il n’est pas question de remettre en cause. Il n’y a pas de contradiction entre sa reconnaissance et celle de la pré-détermination des individus au moment de voter. Il existe des contraintes qui s’exercent lors de tous les scrutins. En 1785, Nicolas CONDORCET avec son « paradoxe de Condorcet » soulève la non cohérence qui existe entre des décisions prises par une majorité et celles prises par un individu. En 1951, K.J. ARROW, avec son « théorème d’impossibilité » élargit l’interrogation au vote majoritaire et à la difficulté de l’agrégation des préférences. Autant de problèmes inhérents toute expression démocratique.

UNE MANIPULATION ORCHESTRÉE

Comme à l’occasion d’autres votes importants, force est de constater que deux élus se sont distingués, un en votant pour, et, un en s’abstenant. Il faut évidemment les chercher du côté des « supplétifs ». Car, les dix élus de la partie minoritaire de la majorité issue de 2008, ultra-motivés par la tentative de pression exercée par un billet anonyme interposé (déposé dans la boîte à lettres de leur domicile) avant le 2e tour des cantonales, les cinq élus PS-Modem et l’élu « historique » des Verts, motivés par les propos injurieux à l’encontre de l’une des leurs (Chadia SEMDANI) ont voté « contre ». Qu’en est-il vraiment des élus de Savigny-Égalité dont le représentant a cependant affirmé, avant le vote, faire le choix du « contre ». Mais l’analyse du vote à bulletin secret du 31 décembre 2010 laisse ouverte un certain nombre de questions. Et qu’en est-il du vote du nouvel élu d’Europe Écologie Les Verts (ancien tête de liste du PS en mars 2008) ?

Le scrutin secret permet à certains de prendre des distances avec leur positions antérieures d’opposant, adoptant une nouvelle posture. Le « secret » individuel est un excellent paravent pour faire un nouveau jeu majoritaire collectif. C’est Nicolas CONDORCET qui l’écrit.

Tout cela ne nous éloigne pas de Laurence SPICHER-BERNIER. Elle sait ce dont elle a besoin. Nul doute que lors des prochains votes cruciaux pour la commune, le scrutin secret sera de nouveau réclamé par ses partisans afin d’obtenir les voix d’éventuels supplétifs, en toute discrétion.

UNE DÉFAITE ANNONCÉE

Une analyse complémentaire peut être faite. Entre 2008 et 2011, la liste de Jean MARSAUDON a perdu près du tiers de ses membres. Lors du vote du budget 2011, 30 % du conseil municipal a déserté la majorité de Laurence SPICHER-BERNIER. C’est beaucoup. Au lendemain du conseil municipal, un ancien maire d’une commune voisine me glisse : « Après l’affaire des cantonales et ce vote du budget, ses attaques contre le conseiller général et la députée, encore quelques victoires comme celle-la pour Mme. SPICHER-BERNIER, et ce sera la défaite de l’UMP dans la principale ville de la circonscription ! »

RÉFÉRENCES
Ville de Savigny-sur-Orge, Conseil municipal du 28 mars 2011, Délibération n°2/437 : Budget primitif 2011
CONDORCET Nicolas, Essai sur l’application de l’analyse de la probabilité des décisions rendues à la pluralité de voix, 1785.
ARROW K. J., Choise and Individual Values, 1951.

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