La démocratie délibérative est fréquemment opposée à une autre conception de la démocratie qui repose sur une conception rationnelle du citoyen. La question qui se pose est : » Quelle est la conception qui permet d’atteindre une démocratie authentique ? »
QU’EST-CE QUE LA DÉMOCRATIE DÉLIBÉRATIVE ?
Selon la définition donnée par Learry GAGNÉ « la démocratie délibérative a pour but d’élaborer les conditions de la pratique de la démocratie, afin que les lois et les décisions produites par la délibération publique soient le plus juste possible pour la collectivité. » (1) C’est une « théorie idéale » qui propose aux citoyens une façon de se comporter afin de parvenir à une société juste.
DEUX CONDITIONS :
1. UN CITOYEN RAISONNABLE
2. DES CONDITIONS DE PARTICIPATION LIBRE ET ÉGALE
La démocratie délibérative suppose, quelle que soit sa forme :
- d’une part, un citoyen «raisonnable» : honnête, prédisposé à l’argumentation, ouvert aux opinions des autres et visant le bien-être de la collectivité,
- d’autre part, un pouvoir en place «libéral» qui accorde au citoyen de participer, d’une manière libre et égale, à la délibération démocratique.
LA DÉMOCRATIE DÉLIBÉRATIVE
FAIT L’IMPASSE DE LA RECHERCHE DU CONSENSUS
Learry GAGNÉ remarque que les modèles de la démocratie délibérative règlent trop rapidement des questions complexes, telles que la recherche du consensus. Elle ne lui accorde pas le temps nécessaire. Elle ne lui accorde pas la possibilité d’y parvenir. Elle ne laisse pas les différents acteurs s’exprimer.
LA DÉMOCRATIE DOIT TENIR COMPTE
DE L’INDIVIDU ÉGOÏSTE ET INTÉRESSÉ
Les démocraties délibératives ne prennent pas en compte les interactions entre individus rationnels (et souvent égoïstes) qui cherchent à maximiser leurs propres intérêts dans l’arène politique. Dans ces conditions, peuvent-elles atteindre une société juste ?
RÉFÉRENCES
GAGNÉ Learry, « La délibération circonstancielle en théorie démocratique », Philosophiques, vol. 29, n° 2, 2002, p. 327-350.